Le président français Emmanuel Macron lors de la visite de la station F., à Paris, le 9 octobre. / Ludovic Marin / AP

Après sept jours d’attente, encore un sursis. Faisant fi de l’impatience du monde politique et des médias, Emmanuel Macron prend son temps pour remanier son gouvernement après le départ surprise de Gérard Collomb. Retour sur une semaine en suspens.

Lundi 1er octobre : Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, révèle au Figaro avoir présenté sa démission au chef de l’Etat, qui l’a refusée. « Le président de la République lui a renouvelé sa confiance et lui a demandé de rester pleinement mobilisé », déclare alors l’Elysée.

Mardi 2 octobre : M. Collomb déclare à nouveau au Figaro qu’il maintient sa proposition de démissionner. Le premier ministre Edouard Philippe l’apprend en direct lors des questions au gouvernement. D’un ton sec, celui-ci rétorque qu’il « exercera la totalité de ses attributions constitutionnelles » et « proposera au président de la République les décisions qui s’imposent ».

L’Elysée annonce prudemment une heure plus tard que le chef de l’Etat « recevra rapidement les propositions du premier ministre ». A minuit passé, Emmanuel Macron met fin au suspense en annonçant qu’il a accepté la démission de son ministre de l’intérieur. L’intérim est confié à M. Philippe.

Mercredi 3 octobre : La brève passation de pouvoir entre les deux hommes, improvisée à la hâte dans la matinée, est glaciale. M. Collomb attend le premier ministre pendant 25 minutes sur le perron de son ministère.

En conseil des ministres, le président minimise l’affaire, expliquant qu’il ne s’agit « pas d’une crise politique ». Le remplacement de Gérard Collomb à Beauvau « est l’affaire de quelques jours », affirme le porte-parole Benjamin Griveaux. Le soir au Mondial de l’Auto, le chef de l’Etat dédramatise : « Il y a un gouvernement au travail », affirme-t-il. « Le reste, ce sont des péripéties ».

Jeudi 4 octobre : Depuis Colombey-les-Deux-Eglises, Emmanuel Macron invite de nouveau à ne pas s’attarder sur les « péripéties du quotidien ». Au sein de la majorité comme à Matignon, l’hypothèse d’un remaniement plus large que le seul remplacement de M. Collomb s’impose de plus en plus.

Vendredi 5 octobre : Les supputations sur plusieurs remplacements fleurissent, et avec elles le casse-tête des équilibres politiques et de la parité hommes-femmes à respecter.

Dimanche 7 octobre : Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, dit « assumer totalement ce temps long » avant l’annonce de la nouvelle équipe.

Lundi 8 octobre : A l’Elysée, M. Macron reçoit son premier ministre et plusieurs membres du gouvernement. Un remaniement est guetté pour le mardi, veille du conseil des ministres et d’un départ du président de la République pour trois jours en Arménie.

Mardi 9 octobre : Le président de la République passe sa journée entre une rencontre avec les filières agricoles, un déjeuner avec le président de l’Ouzbékistan et une après-midi avec des start-up à la Station F. Quand il revient le soir, l’Elysée annonce d’abord qu’il n’y aura pas de démissions en bloc du gouvernement, hypothèse évoquée par le monde politique et les médias.

« Non, pas ce soir » : par ces quatre mots, la présidence annonce que le remaniement attendra encore. Même s’il ne reste que quelques heures pour que le gouvernement recomposé soit en ordre de marche pour le conseil des ministres du lendemain à 10 heures.