Elisabeth Borne se déporte du dossier du CDG Express pour éviter tout conflit d’intérêt
Elisabeth Borne se déporte du dossier du CDG Express pour éviter tout conflit d’intérêt
Ayant été patronne de la RATP, société candidate à l’exploitation de cette future ligne, la ministre des transports a décidé de transmettre ce dossier à François de Rugy.
La ministre des transports Elisabeth Borne, à la sortie de l’Elysée, le 10 octobre. / ERIC FEFERBERG / AFP
La ministre des transports Elisabeth Borne, ancienne patronne de la RATP, s’est déportée samedi 13 octobre de l’attribution du marché de l’exploitation du CDG Express, la ligne rapide devant relier Paris à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, afin d’« éviter toute suspicion possible de conflit d’intérêts ».
Un décret paru ce samedi au Journal Officiel précise que l’attribution de ce contrat sera désormais confiée au ministre de la transition écologique, François de Rugy, qui assure la tutelle sur les transports.
« Cette décision a été prise afin de prévenir toute suspicion possible de conflit d’intérêts, compte tenu des responsabilités précédemment exercées par Elisabeth Borne à la tête de la RATP, qui est membre d’un groupement candidat à l’attribution de ce contrat », a-t-on expliqué dans l’entourage de la ministre.
Le Charles-de-Gaulle Express, ou CDG Express, doit relier à l’horizon 2023 la Gare de l’Est, dans le centre de Paris, au terminal 2 de l’aéroport de Roissy. Le trajet, long de 32 kilomètres, durera 20 minutes et coûtera 24 euros.
Autre dossier : l’A79, dans l’Allier
La ministre fait aussi face à des accusations de conflit d’intérêt dans un autre dossier, celui d’un tronçon de la future autoroute A79 dans l’Allier, en raison de ses anciennes fonctions au sein du groupe de BTP Eiffage, candidat à ce marché. Au moins un concurrent a demandé si des dispositions particulières seraient prises pour éviter le conflit d’intérêt. Il lui a été répondu, affirme-t-il, que les travaux de la commission, conformément aux habitudes, ne seraient pas rendus publics et que la ministre exercerait normalement ses attributions.
L’A79, qui doit prendre la place de la N79 dans la partie traversant le département de l’Allier, représentera un tronçon concédé à péage de 72 kilomètres. La décision d’attribution sur ce dossier doit intervenir avant la fin de l’année et met en concurrence la plupart des gros groupes du BTP : Bouygues, Eiffage, NGE, SPIE et Vinci.