Budget 2019 : le pouvoir d’achat sera au cœur des débats à l’Assemblée
Budget 2019 : le pouvoir d’achat sera au cœur des débats à l’Assemblée
L’Assemblée nationale a commencé lundi l’examen du projet de loi de finances 2019 et de ses 2 000 amendements. Le vote solennel est prévu pour le 23 octobre.
La polémique autour des taxes d’habitation en hausse dans certaines communes devrait aussi alimenter les débats, le gouvernement rejetant la responsabilité sur les édiles. / Neville Mountford-Hoare/PhotoAlto/GraphicObsession
L’Assemblée nationale a commencé lundi 15 octobre le marathon budgétaire, deuxième du quinquennat d’Emmanuel Macron. Le gouvernement défend un projet de loi tourné vers « ceux qui travaillent », tandis que les oppositions dénoncent des mesures « anti-pouvoir d’achat ».
Ce projet de budget permet de « renforcer le pouvoir d’achat de ceux qui travaillent en protégeant les plus vulnérables », a affirmé le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, qui défend pour la deuxième année de suite le projet de loi de finances (PLF) aux côtés de Bruno Le Maire, ministre de l’économie.
Plus de 2 000 amendements
Le premier volet du PLF pour 2019, sur les impôts et taxes, va être examiné toute la semaine, avec plus de 2 000 amendements au menu, soit près du double de l’an dernier. Le vote solennel est programmé pour mardi 23 octobre. Le cap a été fixé l’année dernière pour la durée du quinquennat : réduction de la dette et des dépenses publiques accompagnée d’un allégement de la fiscalité sur le capital pour l’orienter vers l’investissement. « La constance est la clé du rétablissement des finances publiques », a souligné M. Le Maire.
Ce PLF a été néanmoins délicat à confectionner, entre croissance revue à la baisse (1,7 % attendus par Bercy contre 1,9 %) et engagements européens. Le déficit public devrait atteindre 2,8 % du PIB l’an prochain contre 2,6 % en 2018.
Alors que la politique d’Emmanuel Macron est perçue comme inégalitaire par une partie de l’opinion, M. Darmanin vante la réduction d’impôts prévue de 6 milliards d’euros pour les ménages, « plus grande baisse » depuis 2008. Et ce, dans un contexte où les prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) battent des records : ils ont dépassé pour la première fois 1 000 milliards d’euros en 2017, a relevé le rapporteur général, Joël Giraud (LREM). Ils ont cette année-là atteint leur « point le plus haut » en représentant 45,3 % du PIB, taux qui devrait retomber à 45 % du PIB en 2018 et à 44,2 % du PIB en 2019.
« Trompe-l’œil »
Le ministre des comptes publics met en avant « la deuxième tranche de suppression de la taxe d’habitation », « le plein effet des baisses de cotisations sociales », « le coup de pouce aux heures supplémentaires » et « la mesure de correction de la contribution sociale généralisée » (CSG), geste fiscal pour 300 000 retraités. Des députés LREM veulent aller plus loin en direction des plus modestes et suggèrent notamment « une assurance contre le veuvage », afin de compenser la suppression en 2008 de la demi-part fiscale des veuves.
Pour leur part, les oppositions crient au mensonge sur les 6 milliards de baisse d’impôts, un « trompe-l’œil » pour LR, un tour de « passe-passe » pour le PS, voire une « arnaque » selon la gauche de la gauche. Selon les Insoumis, c’est la « saison 2 » du « budget des riches ».
Le gain de pouvoir d’achat pour les ménages est estimé à 3,5 milliards, en prenant en compte notamment le quasi-gel des pensions de retraite et des allocations selon une étude de l’Observatoire français de la conjoncture économique (OFCE). L’Institut des politiques publiques (IPP) table même sur un montant de 1,2 milliard d’euros, en incluant la hausse des taux de cotisation pour les retraites complémentaires des salariés du privé.
Mécontentement des retraités
Les oppositions veulent être les porte-voix des Français, notamment des retraités qui se préparent à manifester jeudi, pour la quatrième fois en un an, contre les choix budgétaires du gouvernement.
La polémique autour des taxes d’habitation en hausse dans certaines communes devrait aussi alimenter les débats, le gouvernement rejetant la responsabilité sur les édiles. L’Association des maires de France a dénoncé une « campagne de dénigrement » autour du hashtag #BalanceTonMaire sur les réseaux sociaux.
Le prélèvement à la source à partir du 1er janvier 2019, dont les effets sur les ménages sont discutés, nourrira dans la soirée les premiers échanges dans l’hémicycle.
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