Lafarge en Syrie : les indemnités de départ de l’ancien PDG et de trois autres anciens cadres saisies
Lafarge en Syrie : les indemnités de départ de l’ancien PDG et de trois autres anciens cadres saisies
La société Lafarge SA, filiale du cimentier franco-suisse LafargeHolcim, a été mise en examen en tant que personne morale, des chefs de « violation d’un embargo », « mise en danger de la vie d’autrui », « financement d’une entreprise terroriste » et « complicité de crimes contre l’humanité ».
La personne morale a été placée sous contrôle judiciaire avec une obligation de cautionnement de 30 millions d’euros, selon une source judiciaire. / THOMAS SAMSON / AFP
Les juges d’instruction du parquet de Paris ont fait saisir les indemnités de départ de quatre anciens cadres ou dirigeants mis en examen dans l’enquête sur le financement du terrorisme en Syrie par Lafarge, rapporte France Inter, lundi 15 octobre.
Les juges d’instruction cherchaient à obtenir des précisions sur les conditions de départ de l’ancien PDG français Bruno Lafont. Les magistrats ont noté qu’il avait reçu en 2015 quelque 8,775 millions d’euros de Lafarge, soit son indemnité de départ et une prime pour la fusion avec le Suisse Holcim. Ils vont en saisir une partie, 2,475 millions d’euros, sur un contrat d’assurance-vie, à titre conservatoire, pour éviter de voir les fonds disparaître.
Dans l’hypothèse où un tribunal prononcerait une peine de confiscation d’une partie des biens, en plus d’une éventuelle peine de prison ou une amende, l’argent serait affecté au Fond de garantie qui indemnise les victimes du terrorisme (FGTI).
Appel de la décision des juges
En ajoutant les indemnités de départ de trois anciens cadres, ex-directeurs de zone ou de la filiale syrienne (Christian Herrault, Bruno Pescheux et Frédéric Jolibois), ces saisies s’élèvent au total à 3,7 millions d’euros, ajoute France Inter.
Les quatre mis en examen concernés ont fait appel. Aucune saisie n’a, en revanche, été ordonnée pour Eric Olsen, qui fut le premier PDG du groupe LafargeHolcim avant d’être poussé à la démission à cause de cette affaire.
La société Lafarge SA, filiale du cimentier franco-suisse LafargeHolcim, a été mise en examen, jeudi 28 juin, en tant que personne morale, des chefs de « violation d’un embargo », « mise en danger de la vie d’autrui », « financement d’une entreprise terroriste » et « complicité de crimes contre l’humanité ». La personne morale a été placée sous contrôle judiciaire avec une obligation de cautionnement de 30 millions d’euros, selon une source judiciaire.