Selon le groupe Bic, 73 % des modèles de briquet disponibles en Europe ne sont pas conformes à la norme internationale de sécurité de base en la matière. / Flickr / Julien Rougeron

Le groupe français Bic a annoncé jeudi 18 octobre avoir porté plainte devant la Commission européenne contre la France et l’Allemagne, qu’il accuse de manquer à leur obligation de surveillance des briquets non conformes importés ou vendus sur leurs territoires.

Selon le groupe, 73 % des modèles de briquet disponibles en Europe ne sont pas conformes à la norme internationale de sécurité de base en la matière, une proportion qui monte à 86 % s’agissant de la France et de l’Allemagne.

Cette norme internationale, ISO9994, définit notamment la hauteur maximale de flamme, la résistance aux chutes, aux températures élevées ou encore à la pression interne.

« Les briquets sont à l’origine d’environ 30 000 accidents graves par an dans l’Union européenne », c’est-à-dire des brûlures du troisième degré, affirme Bic dans un communiqué.

Pourtant, de 75 % à 80 % des accidents en France et en Allemagne pourraient être évités si tous les produits en circulation respectaient les exigences de la norme ISO, selon des études diligentées par le groupe.

« Retirer du marché les produits dangereux »

Ce sujet est un cheval de bataille de Bic depuis des années. Le fabricant français de briquets, stylos et rasoirs, qui dit détenir une part de marché de près de 20 % en volume dans les briquets en Europe, a déjà engagé en 2010 une procédure similaire contre les Pays-Bas devant la Commission européenne. Cependant, huit ans après, cette procédure est toujours en cours.

« L’objectif c’est que ces plaintes servent d’aiguillon à ces Etats membres, pour qu’ils prennent des mesures efficaces pour retirer du marché les produits dangereux », a dit à l’Agence France-Presse François Clément-Grandcourt, directeur général de la division briquets de Bic.

Le gros des importations européennes de briquets, venant majoritairement d’Asie, arrive par les ports de Hambourg (Allemagne) et de Rotterdam (Pays-Bas).

Par le passé, le groupe avait aussi poursuivi en justice le premier importateur français de briquets, Polyflame (groupe Polyconcept). En 2016, la Cour de cassation avait reconnu la non-conformité de certains modèles de cet importateur.

Mais en dépit de cette décision de justice, « les autorités françaises n’ont rien fait » pour faire respecter les règles, a regretté M. Clément-Grandcourt, estimant que Bic est arrivé « au bout du processus » de dialogue avec la France et l’Allemagne. « C’est d’autant plus rageant que d’autres pays comme les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et même le Brésil ont réglé le problème depuis longtemps » en infligeant des amendes « suffisamment dissuasives » aux importateurs de briquets non conformes, a-t-il souligné.