Créteil : un élèvé soupçonné d’avoir braqué une arme factice sur sa professeure
Créteil : un élèvé soupçonné d’avoir braqué une arme factice sur sa professeure
Le Monde.fr avec AFP
Une vidéo tournée jeudi et relayée sur les réseaux sociaux montre un adolescent debout menaçant l’enseignante avec une arme en lui demandant de l’inscrire « présent » et non « absent » sur la feuille de présence.
Un lycéen, soupçonné d’avoir braqué sa professeure avec une arme qui s’est révélée factice, des faits condamnés par les ministres Christophe Castaner et Jean-Pierre Blanquer, était toujours en garde à vue samedi soir à Créteil, tandis qu’un second jeune homme interpellé a lui été remis en liberté.
Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux et relevée par Le Parisien montre un adolescent debout dans une salle de classe, menaçant l’enseignante avec un pistolet en lui demandant de l’inscrire « présent » et non « absent » sur la feuille de présence. Sur ces images tournées jeudi, l’enseignante, assise devant un ordinateur, semble plus lasse que paniquée, alors qu’un certain chahut est perceptible dans la classe. Elle a porté plainte le lendemain, accompagnée de sa hiérarchie, a indiqué le rectorat de Créteil.
Emmanuel Macron a réagi samedi soir en demandant que soient prises « toutes les mesures » pour bannir des écoles les menaces envers les enseignants. « Menacer un professeur est inacceptable. J’ai demandé au ministre de l’éducation nationale et au ministre de l’intérieur de prendre toutes les mesures pour que ces faits soient punis et définitivement proscrits des écoles », a tweeté le président.
Condamnation de Blanquer
Un adolescent de 16 ans, soupçonné d’être celui qui brandit la réplique d’arme, s’est rendu avec son père au commissariat vendredi. Il était toujours en garde à vue samedi en fin d’après-midi et devait être présenté dimanche à un juge pour enfants, a déclaré le parquet.
Un autre adolescent du même âge, soupçonné d’avoir introduit l’arme dans l’établissement, a été interpellé vendredi à son domicile et placé en garde à vue, selon le parquet. Il a ensuite été remis en liberté sans poursuites samedi en fin de journée, l’arme de la vidéo s’avérant bien être un pistolet à billes « de type airsoft », a précisé une source proche du dossier. Des poursuites sont aussi engagées à l’encontre de la personne qui a enregistré et diffusé la vidéo, qui est « en cours d’identification », et une « évaluation du retentissement psychologique de la victime » va être menée, a indiqué le parquet.
Le rectorat de Créteil a condamné « très fermement cet acte » tout comme le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, qui a assuré sur Twitter que « les mesures les plus rigoureuses ont été prises immédiatement » et qui a témoigné de sa « solidarité avec le professeur ».
Je condamne avec fermeté les actes de menace envers un professeur advenus jeudi au lycée E. Branly de Créteil.Les… https://t.co/qyhi8zNxyd
— jmblanquer (@Jean-Michel Blanquer)
Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a lui adressé sur le même réseau social « tout (son) soutien à la professeure lâchement menacée », dénonçant des « actes odieux ».
« Pas un lycée habitué à ce genre de choses »
La vidéo a aussi suscité des réactions politiques à droite et l’extrême droite. La présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s’est dite sur Twitter « scandalisée par ce nouvel acte de violence commis par des élèves mineurs » tout en demandant des « sanctions exemplaires ».
« Ce n’est pas un lycée qui est habitué à ce genre de choses », a cependant nuancé Didier Sablic, professeur depuis près de vingt-cinq ans au sein de l’établissement concerné, le lycée Edouard-Branly de Créteil, où il y a selon lui « beaucoup de projets » et de « travail avec les élèves sur la communication et le respect ».
Les élèves concernés ont été « à titre conservatoire retirés des cours et il y aura un conseil de discipline à la rentrée, ce qui ne préjuge pas du reste de la procédure judiciaire », a-t-il ajouté. Une réunion est prévue après les vacances scolaires avec l’équipe du lycée « pour que tout le monde puisse donner son ressenti » et pour « essayer d’avoir un message commun envers les élèves et les parents », a-t-il ajouté.