L’Eglise du Chili condamnée à indemniser trois victimes d’un prêtre
L’Eglise du Chili condamnée à indemniser trois victimes d’un prêtre
Le Monde.fr avec AFP
La justice a condamné l’Eglise catholique à verser l’équivalent de 580 000 euros à trois victimes d’abus sexuels commis par un ancien prêtre, Fernando Karadima.
L’ancien prêtre Fernando Karadima avait été suspendu à vie de ses fonctions par le Vatican en 2011 pour abus sexuels perpétrés sur des mineurs dans les années 80 et 90 dans une paroisse de Santiago. / Luis Hidalgo / AP
Trois victimes d’abus sexuels ont annoncé avoir obtenu gain de cause contre l’Eglise catholique chilienne dimanche 21 octobre. La justice chilienne a condamné l’institution à verser des indemnités de 450 millions de pesos, soit 580 000 euros environ, à Juan Carlos Cruz, José Andrés Murillo et James Hamilton. Tous trois poursuivaient en justice l’Eglise pour négligence et pour avoir couvert les dénonciations d’abus sexuels visant Fernando Karadima.
Le pape François a réduit le mois dernier à l’état laïc cet ancien prêtre, qui a été condamné pour pédophilie. Cette affaire avait empoisonné le voyage du chef de l’Eglise catholique au Chili en janvier.
« Nous nous réjouissons profondément, le chemin a été très long (…) Cette décision doit représenter la fin de l’impunité en matière d’abus sexuels de la part du clergé », ont souligné les trois victimes dans un communiqué. L’Eglise catholique chilienne peut encore interjeter appel devant la Cour suprême du pays.
Plus d’une centaine d’enquêtes ouvertes
Fernando Karadima, 88 ans, avait été suspendu à vie de ses fonctions par le Vatican en 2011, après avoir été condamné pour abus sexuels perpétrés sur des mineurs dans les années 80 et 90 dans une paroisse de Santiago.
A ce jour, le pape François a accepté la démission de sept évêques chiliens.
Les enquêtes judiciaires pour agressions sexuelles présumées commises par des membres de l’Eglise sur des mineurs et des adultes depuis les années 1960, ou pour avoir couvert de tels actes, se multiplient au Chili depuis la visite du pape et sont actuellement au nombre de 119.
Au début d’août, les évêques chiliens se sont excusés d’avoir « manqué à leurs devoirs de pasteurs » et de ne pas avoir « écouté, cru, reçu ou accompagné les victimes des graves péchés et des injustices commises par les prêtres et par les membres de l’Eglise », au terme d’une assemblée extraordinaire de la Conférence épiscopale.