Nouveau sursis de deux semaines pour l’aciérie d’Ascoval
Nouveau sursis de deux semaines pour l’aciérie d’Ascoval
Le Monde.fr avec AFP
Le tribunal s’est accordé, mercredi, un nouveau délai de deux semaines pour statuer sur le sort de l’usine, placée en redressement judiciaire en janvier.
Les employés de l’aciérie ont bloqué l’usine, mardi 23 octobre. / JEFF PACHOUD / AFP
Deux semaines de sursis supplémentaires pour l’aciérie d’Ascoval et ses 281 salariés. La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg, qui devait statuer mercredi 24 octobre sur l’avenir de l’usine située à Saint-Saulve, près de Valenciennes (Nord), a décidé de renvoyer sa décision au 7 novembre.
La veille, les salariés, « écœurés par l’Etat » et par le groupe Vallourec, qui détient 40 % de l’usine placée en redressement judiciaire en janvier, ont décidé de cesser le travail et de bloquer le site. Ils protestent contre le refus de Vallourec, dont l’Etat est actionnaire, d’apporter le soutien financier demandé par le groupe franco-belge Altifort, candidat à la reprise. Le groupe a affirmé lundi dans un communiqué que le soutien demandé par Altifort, qu’il chiffre à 51 millions d’euros, serait « contraire à la préservation des intérêts du groupe ».
« 300 familles au chômage »
« On a été professionnels, dignes. Dorénavant, Vallourec ne pourra plus expédier aucun produit vers ses clients (…). Vallourec, on va l’étouffer », a menacé Bruno Kopczynski, porte-parole de la coordination, élu CFDT au comité d’entreprise, à l’issue d’une table ronde à Valenciennes ayant réuni le gouvernement, les élus et les représentants syndicaux de l’aciérie. « Vallourec reste sur sa position de croque-mort. On va mettre 300 familles au chômage », a-t-il ajouté.
Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a fait savoir mardi que « l’Etat rappellera Vallourec à ses responsabilités s’il venait à Vallourec l’idée de les oublier ». Des propos qui n’ont pas convaincu les élus présents à la réunion, dont le député PCF du Nord Fabien Roussel, pour qui « l’Etat est complice de ce qui est en train de se passer ». « La décision [par le conseil d’administration] de ne pas soutenir Altifort a été prise à l’unanimité », s’est-il emporté.
En juillet, trois candidats se sont manifestés auprès des magistrats strasbourgeois pour reprendre l’usine, mais seul Altifort, une société franco-belge, a finalement déposé un dossier ferme. Créé en 2013, ce groupe industriel a repris neuf sites, notamment à Vallourec et ArcelorMittal.
140 millions d’euros d’investissement
Altifort propose au tribunal d’investir 140 millions d’euros, financés grâce à des fonds propres, des prêts bancaires, des fonds d’investissement ainsi que diverses aides publiques. En échange, la société propose de maintenir 281 emplois et d’en créer 133 supplémentaires.
Altifort souhaitait que Vallourec gère le passif social de l’entreprise (6 millions d’euros) et la remise en état des bâtiments qui accueilleront le futur train à fil (12 millions d’euros). Enfin, il faut que Vallourec continue de s’approvisionner en acier pendant dix-huit mois aux mêmes prix et dans les mêmes volumes pour permettre la transition. Ce qui revient à 51 millions d’euros, selon le groupe. « Ça représente au maximum 35 millions d’euros », assurait le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.