Dans le camp de personnes déplacées Dalori 2, dans le nord-est du Nigeria, le 1er novembre 2018, au lendemain d’une attaque du groupe djihadiste Boko Haram. / Stringer . / REUTERS

Des attaques menées par les djihadistes du groupe Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, mercredi 31 octobre au soir, ont fait douze à quinze morts, selon les témoignages de miliciens et d’habitants de la zone. Les insurgés, arrivés à bord de sept camions, ont ciblé les villages de Bulaburin et Kofa, ainsi qu’un camp de personnes déplacées à la sortie de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno, épicentre de l’insurrection djihadiste.

« Les terroristes ont attaqué et entièrement brûlé les villages de Bulaburin et Kofa, ainsi que la moitié du camp de déplacés Dalori 2 », a déclaré à l’AFP Babakura Kolo, un responsable de la milice engagée aux côtés de l’armée contre Boko Haram. « Ils ont tué neuf personnes à Bulaburin, deux à Dalori 2 et une à Kofa et ont pillé des vivres avant de mettre le feu. »

L’attaque a commencé aux environs de 22 heures (heure locale) dans le village de Kofa, où les djihadistes ont ouvert le feu sans distinction, tuant une personne tandis que les habitants fuyaient, a expliqué l’un d’eux, Musa Goni. « Ils se sont ensuite rendus à Bulaburin, un village voisin où ils ont abattu neuf personnes et incendié le village après avoir volé de la nourriture », a déclaré M. Goni.

Tirs de roquettes

Dans le camp de Dalori 2, qui abrite 10 000 personnes déplacées, des échanges de tirs ont opposé les assaillants aux soldats et aux miliciens, a affirmé l’un de ces derniers, Solomon Adamu, qui a pris part aux combats. « Quand les hommes de Boko Haram sont arrivés, ils se sont arrêtés sur la route qui surplombe le camp et ont commencé à tirer, a-t-il déclaré. Des soldats et des membres de la milice civile postés à l’entrée ont échangé des tirs avec eux mais nous avons été forcés de battre en retraite dans le camp parce que nous étions moins armés. »

Les insurgés ont ensuite tiré des roquettes sur le camp et incendié des abris de fortune, faisant fuir les déplacés, dont deux ont été tués et plusieurs blessés.

Le lieu des attaques, situé à une quinzaine de kilomètres de Maiduguri, a été pris pour cible à de nombreuses reprises par le groupe djihadiste.

Plus de 27 000 personnes ont été tuées dans le nord-est du Nigeria depuis le début de l’insurrection de Boko Haram, en 2009. Près de 2 millions de personnes ont été déplacés.