Tesla : une Australienne nommée à la tête du conseil d’administration
Tesla : une Australienne nommée à la tête du conseil d’administration
Le Monde.fr avec AFP
La nomination de Robyn Denholm est consécutive à une sanction du gendarme boursier américain, qui avait exigé qu’Elon Musk quitte la présidence du conseil d’administration.
Elon Musk devra désormais partager le pouvoir à la tête de Tesla : Robyn Denholm, une Australienne actuellement directrice financière du géant australien des télécoms Telstra, a été nommée mercredi 7 novembre à la présidence du conseil d’administration du constructeur.
La nomination de cette femme de 55 ans, qui était déjà membre du conseil d’administration depuis 2014, met fin à plusieurs semaines de spéculations après l’accord scellé fin septembre entre M. Musk et le gendarme boursier américain (SEC), selon lequel il devait abandonner ce poste mais pouvait rester directeur général.
Le milliardaire, qui continuera donc à être responsable des opérations de Tesla au jour le jour, a salué Mme Denholm dans un communiqué de presse du constructeur, saluant son « expérience solide à la fois dans l’industrie de la tech et de l’automobile ». « Elle a aussi largement contribué à faire de Tesla une entreprise rentable pendant ses quatre années passées en tant que membre du conseil d’administration », a-t-il ajouté.
« Je crois en cette entreprise, je crois en sa mission et j’ai hâte de travailler avec Elon et l’équipe de Tesla pour générer une rentabilité durable et maintenir la valeur de l’action sur le long terme », a de son côté réagi Robyn Denholm dans le même communiqué.
Coups de sang et déclarations fracassantes
Sa nomination prend effet immédiatement, mais elle continuera d’assurer ses fonctions – qu’elle n’occupe que depuis début octobre – chez son actuel employeur pendant les six prochains mois, a expliqué Tesla dans un communiqué. « Pour assurer une transition réussie durant la période où Robyn restera à Telstra, Elon lui apportera son soutien et toute l’aide dont elle aura besoin dans son rôle de présidente », a précisé le constructeur de voitures électriques.
Lorsque la SEC avait dévoilé son accord avec Tesla, plusieurs analystes et investisseurs avaient souligné l’importance de nommer à la tête du conseil d’administration une figure capable de tenir tête à M. Musk.
Symbole de son entreprise et de sa marque, le milliardaire se donne corps et âme, répondant directement aux clients via son compte Twitter à toute heure et n’hésitant pas à dormir dans son usine de Fremont près de San Francisco pour tenir les objectifs de production de son dernier-né, le Model 3, mais il est aussi connu pour ses coups de sang et ses déclarations fracassantes.
Il avait surtout créé la stupeur en affirmant dans un tweet, en cours de séance le 7 août, qu’il voulait retirer son groupe de la Bourse au prix de 420 dollars l’action et qu’il avait pour ce faire « sécurisé » les financements nécessaires. Il n’en était rien, selon la SEC, qui avait déposé une plainte contre Elon Musk en septembre en estimant qu’il avait trompé les investisseurs. Tesla s’était alors effondrée sur les marchés, son titre abandonnant quelque 14 % lors de la séance boursière du lendemain.
Amendes de 20 millions de dollars
Le fantasque patron de Tesla et la SEC ont finalement scellé un accord mettant fin aux poursuites, prévoyant la nomination d’une nouvelle personne à la tête du conseil d’administration et des amendes de 20 millions de dollars (17,5 millions d’euros) pour Tesla et son fondateur. La SEC a aussi exigé que le groupe mette en place un système pour superviser les déclarations publiques de M. Musk.
L’épisode ne l’a cependant pas dissuadé de continuer à tweeter de manière débridée, le médiatique patron partageant samedi encore ses souvenirs de l’époque où il « était une éponge », « à l’ère précambrienne » (sic).
Avant d’arriver chez Telstra, où elle a occupé les fonctions de directrice de l’exploitation pendant un an et demi, puis de directrice financière, Robyn Denholm a travaillé dans d’autres entreprises technologiques comme Juniper Networks et Sun Microsystems, ainsi que chez Toyota.