Maggy Biskupski, la présidente de l’association Mobilisation des policiers en colère, retrouvée morte
Maggy Biskupski, la présidente de l’association Mobilisation des policiers en colère, retrouvée morte
Le Monde.fr avec AFP
Elle était visée par une procédure de la police des polices pour « manquements » à son devoir de réserve, après avoir dénoncé la « haine antiflics » et le manque de moyens.
L’association Mobilisation des policiers en colère avait été créée après l’agression aux cocktails Molotov de deux policiers à Viry-Châtillon, en Essonne, le 8 octobre 2016. / PHILIPPE WOJAZER / REUTERS
Maggy Biskupski, présidente de l’association Mobilisation des policiers en colère (MPC), née au lendemain de l’attaque de policiers à Viry-Châtillon en 2016, a été retrouvée morte, lundi 13 novembre, à son domicile de Carrière-sous-Poissy, dans les Yvelines, selon une source proche de l’enquête. Une lettre a été retrouvée à ses côtés, ainsi que son arme de service. La piste du suicide est privilégiée, selon cette source.
Dans la nuit, le ministre de l’intérieur a dit partager sa « [profonde] tristesse » à l’annonce de sa mort.
Après l'épouvantable attaque de Viry-Chatillon, Maggy Biskupski s'était engagée pour porter la voix des Policiers e… https://t.co/gy3lpd8MWY
— CCastaner (@Christophe Castaner)
« Manquements » au devoir de réserve
Policière à la brigade anticriminalité des Yvelines, Maggy Biskupski était visée, avec trois de ses collègues, par une procédure de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) pour « manquements » à son devoir de réserve.
Elle était la présidente de l’association Mobilisation des policiers en colère, constituée lors de la fronde policière qui avait suivi l’agression aux cocktails Molotov de deux policiers à Viry-Châtillon, dans l’Essonne, le 8 octobre 2016. Cette attaque avait révolté les forces de l’ordre et provoqué une fronde inédite parmi les policiers. Nombre d’entre eux avaient bravé leur devoir de réserve et défilé durant plusieurs semaines à Paris et ailleurs en France pour exprimer leur « malaise » face à la « haine antiflics », et dénoncer leur manque de moyens.
L’association visait d’ailleurs à « crédibiliser aux yeux de l’administration ces dix-huit jours de manifestation qui sont restés sans réponse », cette « fronde », avait déclaré Maggy Biskupski dans une vidéo publiée sur la page Facebook de l’association. Et d’ajouter :
« [L’association a] pour but d’être une force de proposition indépendante du champ politique et syndical policier ; recueillir et porter les doléances de policiers, fédérer autour d’une conception commune et idéale de la profession et générer une dynamique de rassemblement et d’adhésion autour des revendications. »
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Durée : 06:43