Quand les stars de la cote trébuchent
Quand les stars de la cote trébuchent
Par Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
La Bourse de New York a terminé en net recul lundi, notamment le Nasdaq qui a perdu près de 2,8 %, alourdie par une nouvelle chute d’Apple après les avertissements de trois de ses fournisseurs.
Journée calamiteuse, de nouveau, sur les marchés financiers, avec un recul de 2,32 % de l’indice Dow Jones et du Nasdaq, l’indice riche en technologies, de 2,78 %, qui ne progressent plus respectivement que de 2,7 et 4,3 % depuis le début de l’année.
L’intérêt de la journée est que les mauvaises nouvelles viennent des entreprises elles-mêmes, qui accumulent les déconvenues. Et dans tous les secteurs : numérique, industrie, finance.
Trois d’entre elles méritent l’attention. D’abord Apple, qui a perdu 5 %, en raison des inquiétudes sur les ventes d’iPhone. L’entreprise ne vaut plus que 970 milliards de dollars, en retrait de 17 % par rapport au plus haut atteint cet été. Fondamentalement, les entreprises de Silicon Valley se croyaient invulnérables, peu sensibles à la croissance. Cet optimisme s’estompe alors que chacun parie sur un ralentissement de la croissance américaine à partir de 2019.
Fonds disparus
Ensuite, Goldman Sachs, qui a reculé de 7,5 %. La banque new-yorkaise est impliquée dans un scandale financier en Indonésie : Goldman Sachs a aidé un fonds public malaisien 1MDB (1Malaysia Development Berhad) à lever quelque 6,5 milliards de dollars en 2012 et 2 013 via trois émissions obligataires, faisant gagner à la banque d’affaires américaine quelque 600 millions de dollars d’honoraires. Las, plus de la moitié des fonds ont disparu, et la justice s’intéresse au rôle exact joué par Goldman Sachs et ses dirigeants. Le ministre des finances de Malaisie, Lim Guan Eng a déclaré qu’il voulait récupérer 4,5 milliards de dollars sur les sommes levées qui se sont évanouies dans la nature. Selon le Financial Times, les autorités judiciaires américaines considèrent aussi qu’il s’agit des sommes manquantes. S’y ajoutent des doutes sur la stratégie poursuivie par le nouvel homme fort de la banque, David Solomon, alors que les activités de trading ne sont plus la vache à lait qu’elles étaient.
Enfin, l’ancienne star de la cote General Electric a poursuivi lundi sa descente aux enfers, finissant en recul de 6,9 %. Le nouveau PDG Larry Culp a pourtant accordé une interview à la chaîne de télévision MSNBC, mais il n’a pas rassuré les investisseurs. L’entreprise, à court de cash-flow, a quasi supprimé son dividende et envisage de céder la moitié de sa branche florissante d’imagerie médicale pour se renflouer. Une partie des analystes parie sur l’accroissement des difficultés de l’entreprise, qui a racheté le français Alstom à contre-cycle. L’action a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année.
Stratégie d’affrontement
Pour couronner le tout, l’administration Trump continue sa stratégie d’affrontement avec la Chine, à l’approche du G20 de Buenos Aires, fin novembre, où le président américain doit rencontrer son homologue Xi Jinping. un conseiller de Donald Trump s’en est pris violemment aux grands patrons américains, qui tentent de déminer la guerre commerciale
Enfin, avec une croissance robuste, la Fed va relever ses taux d’intérêts comme prévu en décembre, pour la quatrième fois de l’année. Si l’on ajoute les déconvenues en Europe sur l’Italie, les mauvaises nouvelles s’accumulent, qui ne portent pas les marchés à l’optimisme.