L’Ethiopie, dernier pays au monde pour l’accès aux toilettes
L’Ethiopie, dernier pays au monde pour l’accès aux toilettes
Le Monde.fr avec AFP
Plus de 90 % des habitants du deuxième pays le plus peuplé d’Afrique ne bénéficient pas de lieux propres et/ou fermés.
Alitena, petite ville du nord de l’Ethiopie, en juillet 2018. / MAHEDER HAILESELASSIE TADESE / AFP
Les Ethiopiens sont les habitants de la planète les moins susceptibles d’avoir accès à des toilettes décentes, selon un rapport de l’ONG WaterAid publié vendredi 16 novembre. Selon cette étude, 93 % de la population du deuxième pays le plus peuplé d’Afrique n’ont pas accès à des toilettes propres et/ou fermées, multipliant ainsi les risques de propagation de maladies.
Sur ces 93 %, deux tiers ont accès à des toilettes soit communes soit non hygiéniques (une fosse creusée dans le sol, par exemple) et un tiers n’a aucun accès à une toilette et est contraint de déféquer dans la nature.
Ce rapport, intitulé « The Crisis in The Classroom », rappelle qu’à l’échelle mondiale 620 millions d’écoliers n’ont pas accès à des toilettes dans leur établissement scolaire. « C’est tout simplement désolant car non seulement cela met en péril leur santé, leur éducation et leur bien-être, mais cela met en danger aussi leur avenir », a estimé à l’AFP Savio Carvalho, directeur de campagne pour WaterAid.
Conséquences fatales
Le manque d’accès à des toilettes hygiéniques a souvent des conséquences fatales, notamment chez les enfants. Chaque année, quelque 140 000 écoliers dans le monde meurent de diarrhée et de maladies intestinales, souligne WaterAid. Située dans la Corne de l’Afrique, une région soumise à des sécheresses à répétition, l’Ethiopie a connu une croissance économique très robuste ces dix dernières années, mais une grande partie de la population vit toujours dans une extrême pauvreté.
Une recrudescence de violences intercommunautaires en Ethiopie a provoqué le déplacement d’1,4 million de personnes depuis le début de l’année. Ces déplacements, combinés à des épisodes climatiques extrêmes, signifient que 7,9 millions de personnes nécessitent actuellement une aide alimentaire, selon les Nations unies et le gouvernement. Cette situation a un impact sur l’accès aux toilettes dans le pays, selon M. Carvalho, puisque le gouvernement est contraint de transférer des ressources initialement destinées au développement de sanitaires pour financer une aide humanitaire d’urgence.