Des « gilets jaunes » bloquent une route près de Sainte-Marie, à la Réunion, le 22 novembre. / RICHARD BOUHET / AFP

Malgré une nuit plus calme, par rapport au début de semaine, le couvre-feu partiel en vigueur depuis mardi à la Réunion a été reconduit pour quarante-huit heures, vendredi 23 novembre. Depuis près d’une semaine, l’île est secouée par une flambée de violences en marge du mouvement des « gilets jaunes ». Seuls quelques feux de poubelles et de palettes ont été signalés dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le préfet, Amaury de Saint-Quentin, a cependant décidé de prolonger jusqu’à dimanche matin l’arrêté « restreignant la circulation des personnes et des véhicules entre 21 heures et 6 heures » dans 14 des 24 communes de La Réunion. « Ma première priorité est d’assurer la sécurité de la population », a-t-il déclaré, expliquant que le couvre-feu avait permis aux forces de l’ordre « de resserrer leurs actions et de gagner en efficacité pendant les deux nuits ». Cet arrêté « contribue à l’apaisement », a-t-il justifié, et son renouvellement va « consolider ce retour au calme progressif ». Des renforts de forces de l’ordre continuent parallèlement d’arriver dans l’île.

Les écoles toujours fermées

Vendredi, en fin de matinée, quelque 21 barrages étaient recensés par la direction régionale des routes (DRR), et deux points stratégiques restaient sous contrôle des « gilets jaunes » : le Port-Est, unique port marchand de La Réunion, et la quatre-voies menant à l’aéroport international Roland-Garros à Sainte-Marie, dans le nord de l’île.

L’aéroport doit fermer encore une fois dès 16 heures (13 heures, heure de Paris) et des vols ont été avancés ou retardés. Les avions sont presque tous obligés de faire escale sur l’île Maurice pour s’approvisionner en kérosène. Les établissements scolaires restaient, eux, toujours fermés vendredi, et la plupart des activités sportives et culturelles ont été annulées.

La confédération des PME (CPME) s’est émue vendredi des pillages et des incendies d’entreprises. Son président, François Asselin, a réclamé dans une lettre au premier ministre, Edouard Philippe, que l’ordre soit rétabli. Mais il note aussi que « l’exaspération monte dans les rangs des chefs d’entreprises et des artisans réunionnais, qui déplorent que le gouvernement de la République ne dialogue pas avec les territoires océaniques ».

Notre sélection d’articles pour tout comprendre aux « gilets jaunes »

Les origines du mouvement :

Carburant, pouvoir d’achat : les raisons de la colère

La tentation de la récupération politique

Que va devenir le mouvement ?

Nos chroniques et tribunes