Chips, pop-corn, bâtonnets… Tous les formats de snacking plébiscités par les adultes, mais en format bébé. C’est ce que propose Nestlé aux Etats-Unis et au Canada sous la marque Gerber. En attendant de les commercialiser dans les rayons de supermarchés européens ?

Dès 8 mois, bébé est incité à grignoter ses pop-corn, ou plutôt ses « puffs soufflés ». Faciles à attraper avec ses petits doigts, conçus pour une déglutition aisée et certifiés sans salissure sur le body, ces recettes doivent satisfaire le nouveau petit consommateur et ses parents. Décliné en arômes banane, myrtille, pêche ou patate douce, l’assortiment est déjà riche.

Rien de comparable pourtant, à l’éventail de choix qui s’ouvre au passage des 12 mois. Bébé ne sait plus alors où donner de la menotte. Entre les P’tits croquants au cheddar, au brocoli, les Roulis-croquants aux pommes du jardin, les chips aux légumes…

Réductions de sucre et de sel

Une bonne part de ces gammes se présentent dans un emballage vert, mettant en avant label bio et sans OGM. Sur ce fond chlorophylle, légumes et fruits apportent leur touche de couleur. Pour Nestlé, l’argument végétal est important. Il s’inscrit dans son discours marketing mondial centré sur « les enfants en meilleure santé ».

La multinationale de Vevey souhaite, en effet, mettre en vitrine la reformulation de ses produits avec des réductions de sucre et de sel. Une démarche qui s’illustre en France par la boîte de Nesquik allégée de 30 % de sucre.

Nestlé affirme également qu’elle apportera aux enfants « 750 millions de portions de légumes et 300 millions de portions de graines riches en fibres, supplémentaires d’ici à 2020 » et que les « amuse-bouches » pour bébés participent à une meilleure nutrition des enfants.

Pour le géant de l’agroalimentaire, il n’est jamais trop tôt pour commencer l’apprentissage de l’alimentation industrielle

Un argument qui ne convainc pas tout le monde. En 2015, des consommateurs américains ont saisi la justice estimant que les images de fruits et de légumes sur les emballages des snacks Gerber étaient de nature à tromper les parents, ses produits n’en contenant que des traces.

Aux parents donc de tenter de décrypter les étiquettes. Difficile de connaître la part de la verdure dans les recettes, quand il est souvent question d’arômes, de saveur ou de fruits et légumes séchés. Toutefois les « puffs soufflés » annoncent 2 g de sucre sur 10 g de produits et les P’tits croquants bio, même s’ils affichent 0 g de sucre, contiennent de la maltodextrine, un additif issu de l’amidon de maïs.

« Pour un enfant en bas âge, deux repas ne suffisent pas. Il faut compléter. Le snacking est là pour cela. Et plutôt que du mauvais snacking, on lui propose des produits plus équilibrés », affirme un nutritionniste de Nestlé. Pour le leader mondial de l’agroalimentaire, il n’est jamais trop tôt pour commencer l’apprentissage de l’alimentation industrielle. Et prendre l’habitude du snacking. Bon appétit, bébé…