La France donne son aval à l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso
La France donne son aval à l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso
Le Monde.fr avec AFP
Le frère de Blaise Compaoré, l’ancien président déchu, est mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 1998.
Burkina Faso : François Compaoré devant la justice française
Durée : 02:23
Le « petit président » sera-t-il jugé dans son pays ? La justice française a autorisé, mercredi 5 décembre, l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso, où le frère de l’ancien président déchu, Blaise Compaoré, est mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998.
La cour d’appel de Paris a donné son feu vert à cette extradition, à laquelle le parquet général s’était déclaré favorable. Sa décision est encore susceptible de faire l’objet d’un pourvoi en cassation de la part de François Compaoré, 64 ans. Pour être effective, l’extradition devra également faire l’objet d’un décret gouvernemental.
Assassinat d’un journaliste
Au Burkina Faso, François Compaoré est accusé d’« incitation à assassinat » dans l’affaire Norbert Zongo, du nom du directeur de publication de l’hebdomadaire L’Indépendant. Le journaliste avait été tué, avec trois personnes qui l’accompagnaient, dans des conditions mystérieuses, le 13 décembre 1998, alors qu’il enquêtait sur la mort de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré.
Classé en 2003, après un « non-lieu » en faveur du seul inculpé, le dossier Zongo a été rouvert à la faveur de la chute du président Blaise Compaoré à la fin octobre 2014, chassé par la rue après vingt-sept ans au pouvoir.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis mai 2017, François Compaoré avait été interpellé à l’aéroport de Roissy à la fin octobre 2017. Son avocat, Pierre-Olivier Sur, avait alors exprimé son indignation quant à cette « manœuvre politique » visant à atteindre par son biais l’ex-président, également sous le coup d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’enquête sur la répression de l’insurrection d’octobre 2014. François Compaoré avait été placé sous contrôle judiciaire fin 2017, en attendant que la justice française statue sur son cas.