Interpellation de lycéens à Mantes-la-Jolie : Castaner insiste sur le contexte de « violences urbaines »
Interpellation de lycéens à Mantes-la-Jolie : Castaner insiste sur le contexte de « violences urbaines »
« Ces trois dernières semaines ont fait naître un monstre, qui a échappé à ses géniteurs », a, par ailleurs, estimé le ministre de l’intérieur à la veille d’une nouvelle mobilisation des « gilets jaunes ».
Christophe Castaner, ministre de l'intérieur, sort du conseil des ministres au palais de l’Elysée à Paris, mercredi 5 décembre. / Jean-Claude Coutausse / French-Politics pour «Le Monde»
« Ce n’était pas un mouvement lycéen, mais de véritables violences urbaines. » Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a réagi vendredi 7 décembre à l’interpellation la veille de 153 lycéens à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Une vidéo montrant des rangées d’élèves à genoux, mains sur la tête, sous la surveillance de policiers casqués, armés de matraques et de boucliers, a provoqué de nombreuses réactions indignées.
Comme l’avait fait son collègue de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, quelques heures plus tôt, M. Castaner a insisté sur le contexte ayant mené à ces interpellations. « Il y avait là une centaine d’individus encagoulés et armés de bâtons, avec la ferme intention d’en découdre avec les forces de l’ordre », a-t-il assuré, après avoir reconnu que les images étaient « dures ». « Ce sont des jeunes gens qui ne sont pas forcément des adolescents et des lycéens », a affirmé le ministre lors d’une conférence de presse à Beauveau.
« Les éléments radicaux vont à nouveau se mobiliser »
A la veille d’un quatrième week-end de mobilisation des « gilets jaunes » et alors que l’exécutif craint de nouvelles violences, M. Castaner a refusé de dévoiler le dispositif qui sera adopté par les forces de l’ordre, pour ne pas renseigner les « casseurs ».
« Ces trois dernières semaines ont fait naître un monstre, qui a échappé à ses géniteurs », a-t-il estimé. Si le mouvement ne rassemble plus qu’une « petite minorité » de quelque 10 000 personnes à travers la France, selon Christophe Castaner, « tout laisse à penser que les éléments radicaux vont à nouveau se mobiliser » samedi. Les autorités n’attendent « que quelques milliers de personnes [à Paris], mais dans ces personnes il y a des gens ultraviolents », a-t-il répété.
Plainte contre Nicolas Dupont-Aignan
Le ministre de l’intérieur a, par ailleurs, annoncé son intention de porter plainte, « pour l’honneur » des forces de l’ordre mobilisées, contre le président du parti souverainiste Debout La France, Nicolas Dupont-Aignan. Interrogé par Quotidien dans les couloirs de l’Assemblée mardi, ce dernier avait estimé que « [c’étaient] les petits casseurs de M. Castaner » qui avaient vandalisé l’Arc de Triomphe le 1er décembre.
« On verra si ce monsieur ose nous opposer son statut parlementaire. Il ajouterait alors la honte à l’indignité », a jugé M. Castaner après l’annonce de sa plainte.
Notre sélection d’articles pour tout comprendre aux « gilets jaunes »
Les origines du mouvement :
- « Les gilets jaunes », le symptôme d’une France fracturée
- « Il n’est pas surprenant que le mouvement ait pris dans les zones rurales ou les villes moyennes », l’analyse du sociologue Alexis Spire
- Au tribunal, « J’aurais jamais dû mettre les pieds à Paris »
- L’organisation : Les « gilets jaunes » désignent leurs porte-parole
Carburant, pouvoir d’achat : les raisons de la colère
- Le prix du carburant, un petit manuel à lire avant de débattre, par Les Décodeurs
- Que reste-t-il après avoir payé les factures ?, par Les Décodeurs
- Pouvoir d’achat : une exaspération à la mesure du décalage entre ressenti et « vérités » statistiques
La réponse des partis politiques
- Le monde politique abasourdi face à une crise inédite
- Emmanuel Macron, un président mutique face à la pression
- La gauche en soutien
Que va devenir le mouvement ?
- Des « gilets jaunes » appellent à un « acte IV »
- Rencontre avec Priscilla Ludosky, une des porte-parole des « gilets jaunes »
Nos chroniques et tribunes
- « La question n’est plus la crise écologique. Elle est de sortir au plus vite de la violence »
- « La “France périphérique” demande à être respectée »
- « Les “gilets jaunes” replacent la question sociale au centre du jeu politique »
- « Il faut casser le mur de verre qui s’est dressé entre les citoyens et les élites »