Un ancien prêtre condamné à six mois ferme pour agressions sexuelles à Saint-Etienne
Un ancien prêtre condamné à six mois ferme pour agressions sexuelles à Saint-Etienne
Le Monde.fr avec AFP
L’octogénaire a abusé de jeunes garçons pendant des années lors de camps de vacances d’été qu’il organisait en Savoie.
Un ancien prêtre de 85 ans a été condamné, vendredi 21 décembre, par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne à dix-huit mois de prison, dont six mois ferme, pour des agressions sexuelles sur un mineur dans les années 1990.
Régis Peyrard, ancien aumônier d’un lycée de Montbrison (Loire), était suspecté d’avoir profité de sa fonction d’organisateur de camps de vacances d’été à Peisey-Nancroix, en Savoie, pendant de nombreuses années, pour abuser de jeunes garçons.
L’ex-prêtre, absent à l’audience vendredi, était poursuivi dans cette affaire par un chef d’entreprise de la région stéphanoise, aujourd’hui âgé de 38 ans, principalement pour des attouchements subis quand il avait 11 et 12 ans. Ses plaintes, déposées en 2000 et 2001, avaient été classées sans suite, avant d’être déposées une nouvelle fois et retenues, à la lumière d’éléments nouveaux en 2017.
Des dizaines de victimes
Le parquet de Saint-Etienne, qui estime à plusieurs dizaines le nombre de victimes de M. Peyrard, avait requis une peine de trois ans de prison, dont la moitié avec sursis.
« Un rempart vient de s’effondrer, la soutane ne protégera plus Régis Peyrard, mais il n’ira pas en prison, c’est trop tard », a regretté après le verdict l’avocat de la victime, Jean Sannier, anticipant un aménagement de peine pour l’ancien religieux. « En France, on peut abuser de dizaines d’enfants et ne pas aller en prison. (…) Les faits ont été démontrés, il a avoué », a également déploré Jean-François Roche, l’une des nombreuses victimes présumées.
Au début des années 2000, l’ancien prêtre avait avoué à sa hiérarchie avoir commis des abus sexuels sur des mineurs entre les années 1980 et 1990. Mais les dizaines de plaintes et signalements transmis à l’Eglise et à la justice n’avaient pu jusqu’ici déboucher sur des poursuites, car les faits étaient prescrits.
L’évêque du diocèse de Saint-Etienne, Sylvain Bataille, avait annoncé en juillet 2017 que le prêtre avait été relevé de son ministère depuis 2000, « parallèlement au signalement à la justice » d’agressions sexuelles sur mineurs.