L’Agence régionale de santé (ARS) a annoncé qu’elle allait débloquer 2,4 millions d’euros pour les huit Samu d’Ile-de-France, qui dénoncent un manque de personnel pour répondre aux appels au 15. C’est pour protester contre cette situation de carence que le Samu de la Seine-Saint-Denis a appelé à une grève lundi 24 décembre.

A la suite d’un courrier des Samu franciliens qui pointaient du doigt « le fait qu’il manque des auxiliaires de régulation médicale », Aurélien Rousseau, directeur général de l’ARS d’Ile-de-France a déclaré à l’AFP qu’il allait « débloquer une enveloppe exceptionnelle de soutien à chacun des Samu d’IDF de 300 000 euros, ce qui fait 2,4 millions à l’échelle régionale. » Cette somme, « débloquée sur des crédits propres à l’agence », sera versée « la première semaine de janvier », a-t-il précisé.

M. Rousseau reconnaît des difficultés de recrutement, un turnover très élevé dans certains Samu, « comme à Paris et en Seine-Saint-Denis », ainsi qu’un « nombre d’appels qui augmentent, par exemple à Paris avec les gilets jaunes ». Il constate également de « vraies disparités d’activité et d’indicateurs de résultats entre les différents Samu », estimant qu’il y a un « travail de fond à faire sur l’organisation ».

Préavis de grève le soir de Noël

Les agents du Samu de la Seine-Saint-Denis ont déposé un préavis de grève pour lundi afin de dénoncer un manque de personnel qui ne permet plus, selon eux, de répondre correctement aux appels au 15.

« La principale revendication porte sur le manque de moyens humains. L’objectif est de répondre à 90% des appels en moins d’une minute, on en est très loin », expliquait samedi à l’AFP le professeur Frédéric Adnet, directeur du Samu en Seine-Saint-Denis. « 300 000 euros, c’est satisfaisant mais ça doit être pérenne, afin que l’on puisse embaucher », a-t-il réagi dimanche après l’annonce de l’ARS.

Christophe Prudhomme, délégué CGT du Samu 93, a confirmé dimanche à l’AFP la grève annoncée à partir de lundi minuit. « Nous attendons la concrétisation de ces promesses dans le cadre d’un protocole de fin de conflit » avec l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a-t-il dit.

Une réunion de négociation entre la direction de l’hôpital Avicenne-Bobigny - où sont installées les équipes du Samu 93 -, la direction de l’AP-HP et la CGT doit avoir lieu lundi afin de « prendre toutes les mesures nécessaires pour traduire opérationnellement et le plus rapidement possible le soutien annoncé par l’ARS », a annoncé l’AP-HP dans un communiqué. Elle précise que « la continuité de ce service public essentiel sera bien assurée ce même jour ».

L’AP-HP avait fait savoir samedi qu’elle avait déjà accordé au Samu 93 « un renfort de l’effectif pour la période hivernale », en augmentant notamment de trois postes (de 42 à 45 postes) les assistants régulateurs médicaux qui assurent la réponse téléphonique des appels au 15.