Le pavillon français, lors du Consumer Electronics Show de Las Vegas, en janvier 2018. / MANDEL NGAN / AFP

Candidats à la présidentielle en quête de réputation technophile, présidents de région accompagnant leurs entrepreneurs locaux, ministres venus vanter l’action du gouvernement en faveur de « l’écosystème numérique français »… Depuis plusieurs années, les exposants français du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, qui se tient jusqu’au 11 janvier, à Las Vegas, dans le Nevada, avaient pris l’habitude de voir passer devant leurs stands le « gratin » de la politique hexagonale. L’édition 2019 fera figure d’exception. Avec le mouvement des « gilets jaunes », peu d’élus souhaitent aller s’exposer auprès des acteurs de la start-up nation.

Aucun ministre ne sera présent. Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’Etat au numérique, qui avait fait le déplacement en 2018, fait l’impasse sur l’événement cette année. « La décision a été prise dès novembre [2018, au début du mouvement de contestation] de ne pas y aller, car il était important que tous les membres du gouvernement soient présents à Paris dans cette période. » Du côté des présidents de région, Valérie Pécresse (LR), qui était venue présenter en 2018 son plan pour attirer des start-up étrangères en Ile-de-France, a choisi de se faire représenter.

« Ni ministre ni président de région »

« Il y a un vrai contraste par rapport aux années précédentes. Il n’y a ni ministre ni président de région », constate Eric Morand, de Business France, l’agence nationale chargée du développement des exportations et des investissements internationaux dans l’Hexagone, qui rappelle que la présence de ces têtes d’affiche « a aidé à ce qu’on passe du “french bashing” à une image beaucoup plus positive de la tech française ». « Mais, cette année, il y aura des vice-présidents, des maires et des membres de comités exécutifs de grandes entreprises », affirme-t-il.

Le plus important a été fait en amont, souligne-t-il : affiner la sélection des start-up emmenées à Las Vegas, les préparer au mieux pour l’événement, coordonner les initiatives des régions et de l’Etat. Car, aux dires de M. Mahjoubi, « en 2018, les entreprises tricolores étaient à la fois parmi les plus nombreuses et les moins visibles », certaines s’affichant sous le drapeau de la French Tech, d’autres dans un pavillon régional… « Cette année, on va faire en sorte que les acheteurs étrangers puissent avoir une vision globale de l’offre française et bénéficier d’un véritable accompagnement », explique le ministre…, qui ne sera pas tout à fait absent. Il arpentera quotidiennement le salon grâce à un robot qui lui permettra d’échanger virtuellement avec des entrepreneurs français…