En Espagne, la droite et l’extrême droite s’allient pour gouverner l’Andalousie
En Espagne, la droite et l’extrême droite s’allient pour gouverner l’Andalousie
Le Monde.fr avec AFP
La région la plus peuplée d’Espagne était dirigée depuis trente-six ans par le Parti socialiste. Mais les élections régionales de début décembre ont changé la donne.
Le chef de file du parti d’extrême droite Vox, Santiago Abascal, le 26 novembre 2018 à Grenade. / CRISTINA QUICLER / AFP
Dirigée pendant trente-six ans par le Parti socialiste, l’Andalousie bascule à droite et à l’extrême droite. Le Parti populaire (PP, droite) et Ciudadanos (centre) ont obtenu, mercredi 9 janvier, le soutien indispensable de Vox, parti d’extrême droite, pour pouvoir gouverner la région la plus peuplée d’Espagne.
« Nous sommes parvenus à un accord avec le PP », a annoncé à la presse, à Séville, le numéro deux de Vox, Javier Ortega Smith. « Nous sommes très satisfaits (…). Aujourd’hui, les lois liberticides, l’immigration illégale, la corruption ont perdu », et « le pré carré de la gauche en Andalousie est enfin terminé », a ajouté le secrétaire général de la formation d’extrême droite.
Le Parlement andalou compte 109 députés. Avec les douze voix de cette formation, un gouvernement d’alliance entre le Parti populaire (26 sièges) et Ciudadanos (21 sièges), présidé par le leader du PP dans la région, Juan Manuel Moreno, va pouvoir être investi lors d’un vote prévu pour le 16 janvier.
Vox souhaite l’abolition de la loi contre la violence machiste
Fondé en 2013, et jusqu’ici marginal électoralement, Vox a fait son irruption dans la vie politique espagnole en obtenant 11 % des voix lors des élections régionales en Andalousie de début décembre. Il est ainsi devenu le premier parti d’extrême droite à entrer dans un parlement régional depuis le rétablissement de la démocratie à la mort du dictateur Francisco Franco, en 1975.
Ce parti prône la fin de l’autonomie des régions au nom des économies budgétaires et de la défense de l’unité de l’Espagne, l’interdiction des partis indépendantistes catalans, l’expulsion des immigrés illégaux et l’abolition de la loi contre la violence machiste qui favorise, selon lui, les fausses plaintes de femmes « sans scrupule ». Cette dernière proposition, qui a provoqué la colère du puissant mouvement féministe espagnol, ne figure pas dans l’accord signé mercredi.