Quatre corps exhumés dans l’affaire de l’empoisonnement de patients à Besançon
Quatre corps exhumés dans l’affaire de l’empoisonnement de patients à Besançon
Le Monde.fr avec AFP
Ces autopsies visent à mettre au jour les liens éventuels entre leur décès et l’anesthésiste soupçonné d’empoisonnement avec préméditation sur sept personnes.
Les corps de quatre patients, morts dans des circonstances troubles lors d’opérations à Besançon, ont été exhumés. L’objectif : déterminer si ces décès sont imputables à l’anesthésiste déjà mis en examen pour sept empoisonnements, dont deux mortels, rapporte l’Agence France-Presse (AFP) vendredi 11 janvier. Des prélèvements ont notamment été effectués pour rechercher la présence éventuelle de produits toxicologiques.
Ces exhumations ont été « réalisées en décembre (…) dans le (…) Jura, avec l’accord préalable des familles », a précisé le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, confirmant une information du Parisien-Aujourd’hui en France. Elles sont « en lien avec l’affaire [Frédéric] Péchier », a-t-il ajouté.
Doses létales de potassium et d’anesthésiques
L’anesthésiste est soupçonné d’avoir empoisonné sept patients âgés de 37 à 53 ans, entre 2008 et 2017, lors d’opérations sans difficultés particulières dans deux cliniques privées de Besançon. Mis en examen en mai 2017 et placé sous contrôle judiciaire, il clame son innocence.
Les sept patients avaient fait des arrêts cardiaques : deux en sont morts et cinq ont pu être réanimés. Selon les éléments de l’enquête, ils avaient reçu des doses létales de potassium et d’anesthésiques volontairement administrées.
Praticien réputé du milieu médical local, Frédéric Péchier n’était pas en charge de ces personnes, mais il avait été appelé pour ranimer certaines d’entre elles. Le fait que l’anesthésiste ait exercé dans les deux établissements où les incidents opératoires se sont produits et qu’il ait parfois posé le bon diagnostic pour réanimer ces patients en arrêt cardiaque le désigne comme principal suspect aux yeux des enquêteurs.
Ces derniers le soupçonnent d’avoir sciemment modifié les poches d’injection de ses confrères afin de créer des incidents opératoires pour pouvoir ensuite exercer ses talents de réanimateur.