Explosion à Paris : les riverains décrivent le souffle, les cascades de verre et l’odeur du gaz
Explosion à Paris : les riverains décrivent le souffle, les cascades de verre et l’odeur du gaz
Par Pierre Bouvier
La plupart des habitants du quartier dormaient lorsque l’explosion les a tirés de leur lit, peu avant 9 heures.
Explosion à Paris : les images des dégâts
Durée : 01:35
Daniel De Spirt et sa fille Alice errent rue du faubourg Montmartre. Peu après la puissante explosion, survenue samedi 12 janvier dans une boulangerie du neuvième arrondissement de Paris, la police a évacué le périmètre où se trouve leur appartement. Les riverains, descendus dans la rue pour la plupart, ignorent, trois heures après, pour combien de temps ils seront bloqués dehors. « On nous a dit 14 heures, ou dans l’après-midi », relate le père.
En début d’après-midi, la préfecture de police a fait état de deux morts, tous deux sapeurs pompiers, tandis qu’une quarantaine de personnes sont blessées, dont dix grièvement.
Les De Spirt, qui habitent rue Bergère, ont été réveillés en sursaut. On a entendu « comme une cascade de sons, ceux des vitres des étages supérieurs qui cédaient les unes après les autres », raconte Alice. C’est leurs voisins d’en face qui leur ont indiqué d’où venait l’explosion. Selon les premiers éléments de l’enquête, la déflagration s’est produite dans le local commercial alors que les pompiers étaient déjà en intervention pour une fuite de gaz. « Les gens étaient dans la rue et les pompiers à l’intérieur » de l’immeuble, selon le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, qui s’est rendu sur place. Dans l’air, « il flottait une forte odeur de gaz », indique Daniel.
« Juste avant 9 heures, tout a tremblé », décrit encore Leslie, qui habite rue du Faubourg Poissonnière. Elle s’estime chanceuse : « Mes fenêtres ne sont pas tombées ». Maxime Daridan, un journaliste qui habite rue de Trévise, à proximité du local commerçant a également été « réveillé par le bruit de l’explosion et l’effet de souffle ».
Examen des immeubles impactés
« Les services des pompiers et ceux de la ville doivent procéder au diagnostic de tous les immeubles impactés par l’explosion », a déclaré M. Castaner. De son côté, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a annoncé l’ouverture d’un dispositif d’accueil, à la mairie du 9e arrondissement, pour les habitants et les nombreux touristes présents dans les hôtels du quartier, touchés par l’explosion.
Le périmètre concerné est très large. Selon le commandant Eric Moulin, des sapeurs-pompiers de Paris, « l’onde de choc s’est propagée dans les quatre rues adjacentes, sur environ 100 m ».
A une centaine de mètres lieu de l’explosion, en bas du faubourg Poissonnière, où stationnaient une myriade de véhicules de pompiers, un homme balaie les débris de verre de la pharmacie Fougère. « Je suis le mari de la pharmacienne. Il était… 8 h 57, j’étais dans le bureau au-dessus de la pharmacie lorsque l’explosion a retenti, le souffle a brisé toutes les vitrines ». A ce moment-là, personne ne connaissait le bilan de l’explosion, même si le passage d’un hélicoptère de la sécurité civile, qui est allé se poser place de l’Opéra, laissait présager du pire.
Les dégâts sur la vitrine d’une pharmacie, rue du Fbg Poissonnière et les pompiers en intervention au bout de la ru… https://t.co/vMXSZRyzLP
— pibzedog (@Pierre Bouvier)
Enquête en cours
Environ 200 pompiers ont été mobilisés par les opérations de secours et l’enquête, confiée à la direction régionale de la police judiciaire, ne fait que commencer.
Selon Rémy Heitz, le procureur de Paris, « Nous sommes (…) sur une origine accidentelle, mais à ce stade nous n’excluons aucune hypothèse ». Les experts de la police sont sur place pour « identifier l’origine de l’explosion et la poche de gaz qui aurait donc conduit à ce dramatique accident », a-t-il ajouté.