Les manifestations au Zimbabwe ont débuté lundi 14 janvier. / ZINYANGE AUNTONY / AFP

Le Zimbabwe entre, mardi 15 janvier, dans le deuxième jour d’une grève générale lancée pour protester contre la hausse des prix des carburants décrétée par le gouvernement. A Bulawayo, dans le sud du pays, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants.

Comme la veille, de nombreux manifestants ont envahi les rues de la deuxième ville du pays, considérée comme un fief de l’opposition au régime, en érigeant des barrages et pillant des magasins, et en exigeant la démission du président, Emmerson Mnangagwa. A Harare, la capitale ressemble à une ville morte. Par ailleurs l’accès à Internet était « brouillé » dans le pays mardi, à fait savoir un opérateur téléphonique à l’Agence France-Presse. De nombreux internautes se plaignent en effet de ne plus avoir d’accès aux réseaux sociaux.

Carburant le plus cher au monde

La veille, des manifestations à Harare et Bulawayo avaient dégénéré et « provoqué des pertes de vie », selon le ministre de la sécurité, Owen Ncube, qui n’a pas fourni de bilan chiffré. Selon des ONG, la police avait tiré à balle réelle contre des manifestants.

La décision du président annoncée samedi soir de doubler les prix du carburant a provoqué la colère d’une population aux abois, alors que le Zimbabwe est plongé depuis deux décennies dans une grave crise économique et financière. En tournée à l’étranger, M. Mnangagwa, a répété lundi que cette mesure était « nécessaire », pour tenter de réduire les files d’attente devant les stations-service et lutter contre les trafics liés à la dévaluation de la quasi-devise locale, les « bond notes ».

Mais le Zimbabwe est désormais le pays où le prix du carburant est le plus cher au monde, selon les comparaisons disponibles sur le site spécialisé GlobalPetrolPrices. Malgré la répression, la Confédération syndicale du Zimbabwe (ZCTU) a donc réitéré mardi son appel à la grève générale.

« Nous demandons aux travailleurs et aux citoyens partout dans le pays de rester chez eux. Ne donnez pas aux violents l’opportunité de vous faire du mal. Notre combat est juste, il faut des réformes économiques pour que les pauvres puissent survivre. »