Audition de Patrick Strzoda, directeur de cabinet du President de la République, par la commission des lois du Sénat réunie en commission d’enquête dans le cadre de l'affaire Benalla. / JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

Alexandre Benalla a utilisé « une vingtaine de fois » ses passeports diplomatiques depuis son licenciement, a déclaré Patrick Strzoda, mercredi 16 janvier, devant la commission des lois du Sénat, constituée en commission d’enquête. Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron a, par ailleurs, confirmé que l’ex-chargé de mission de l’Elysée n’a pas rendu son téléphone Teorem mais que celui-ci n’a pas été utilisé depuis le 1er juillet. L’Elysée a désactivé l’appareil le 4 octobre à la suite d’un inventaire fait par la présidence.

L’affaire Benalla a rebondi une nouvelle fois, fin décembre, avec la révélation de l’utilisation par l’ex-chargé de mission de l’Elysée de deux passeports diplomatiques, après son licenciement en juillet.

Nouvelles auditions

La commission des lois du Sénat s’est vu attribuer les prérogatives de commission d’enquête pour six mois le 23 juillet dernier, soit jusqu’au 24 janvier. Après 28 auditions entre juillet et octobre, elle était en veilleuse depuis deux mois. Pour le président de la commission sénatoriale Philippe Bas (LR) et ses rapporteurs Jean-Pierre Sueur (PS) et Muriel Jourda (LR), il s’agit de déterminer s’il y a eu des dysfonctionnements dans les rouages de l’Etat.

Outre M. Strzoda, Christophe Castaner, le ministre de l’intérieur, et Jean-Yves Le Drian, le ministre des affaires étrangères, devraient être entendus dans la journée. Christophe Castaner, à l’époque délégué général du parti présidentiel LRM, et Patrick Strzoda avaient déjà été auditionnés en juillet. M. Castaner sera, cette fois, entendu en sa qualité de ministre de l’intérieur.

Sont également programmées pour lundi, de nouvelles auditions de M. Benalla et de son acolyte Vincent Crase, ex-employé de LRM et chef d’escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie.

Les deux hommes avaient été mis en examen pour violence en réunion après des images montrant M. Benalla frapper un manifestant en marge des défilés du 1er-Mai à Paris. Très vite, M. Benalla était apparu comme un élément central du dispositif sécuritaire autour du couple présidentiel et l’affaire avait empoisonné l’été d’Emmanuel Macron.