Violences scolaires : le plan du gouvernement de nouveau reporté
Violences scolaires : le plan du gouvernement de nouveau reporté
Parmi les sujets en suspens, l’hypothèse de sanctions financières contre les parents d’élèves violents divise fortement la communauté éducative.
Jean-Michel Blanquer lors de « L’Emission politique », le 24 janvier 2019. / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
L’accouchement du plan contre les violences en milieu scolaire est difficile. A six jours de la fin du compte à rebours, le ministère de l’éducation a fait savoir, jeudi 24 janvier, que sa communication n’aurait pas lieu, comme attendu, lors du conseil des ministres de mercredi 30 janvier. Il n’y a pas d’autre date programmée pour l’heure.
Annoncé dans le sillage de l’agression, à la fin d’octobre, d’une enseignante de Créteil, braquée par l’un de ses élèves avec une arme factice, le volet de mesures attendu, relevant d’au moins trois ministères (l’éducation nationale, la justice, l’intérieur), a déjà été reporté à deux reprises : à la fin d’octobre, pour cause de désaccords politiques ; à la mi-décembre, en raison de la crise des « gilets jaunes ». C’est à cette date que le cap avait été fixé à la fin de janvier. « Jamais deux sans trois », ironisent les observateurs du monde scolaire.
Les sanctions contre les parents d’élèves violents en suspens
« Des points sont encore à l’étude, les arbitrages ne sont pas finalisés », fait-on valoir dans l’entourage du ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer. Parmi les sujets en suspens, l’hypothèse de sanctions financières qui pourraient être prises contre les parents d’élèves violents, sous la forme d’une amende ou d’une suspension des allocations familiale, divise fortement la communauté éducative. Cette piste qui avait fuité dans Le Parisien le 10 janvier – et « pas tranché », souligne-t-on Rue de Grenelle – avait suscité de vives réactions au sein même de la majorité. « Vieille lubie », avait par exemple réagi sur Twitter Hugues Renson, député LRM de Paris et vice-président de l’Assemblée nationale.
Cette option semble aussi avoir suscité des désaccords au sein du groupe de travail mandaté par le gouvernement sur le sujet, comprenant quatre spécialistes du système éducatif aux profils variés : la rectrice de Montpellier, Béatrice Gille ; la vice-présidente de l’Association des maires de France et maire Les Républicains de Morlaix (Finistère), Agnès Le Brun ; le député LRM de Seine-Saint-Denis Stéphane Testé, directeur d’école dans le civil ; et l’inspecteur général Hubert Schmidt.
L’imminence d’un « énième plan sécurité » – le quatorzième en deux décennies, selon les calculs des proviseurs du Syndicat national des personnels de l’éducation nationale-Union nationale des syndicats autonomes (SNPDEN-UNSA) – place dans l’attente la communauté éducative.