Paris est la 5e ville la plus chère au monde, derrière Hongkong, New York, Los Angeles et Toronto
Paris est la 5e ville la plus chère au monde, derrière Hongkong, New York, Los Angeles et Toronto
Par Jérôme Porier
L’enquête de Barnes, spécialiste du secteur se base sur les préférences immobilières des fortunes supérieures à un million de dollars.
Paris vu depuis la Tour Saint-Jacques dans le quatrième arrondissement avec l’île de la Cité et Notre-Dame. / Yves Talensac / Photononstop
Après deux excellentes années en 2016 et en 2017, 2018 aura été aussi un bon millésime sur le marché de l’immobilier haut de gamme, annonce Barnes, spécialiste du secteur. La société a publié le 29 janvier son enquête annuelle interrogeant les fortunes supérieures à un million de dollars (880 millions d’euros) à travers le monde sur leurs préférences en matière d’immobilier.
Détrônant New York et bondissant de quatre places dans ce classement, Hongkong est la grande gagnante de l’année écoulée. « Le prix moyen du mètre carré y atteint 33 000 euros. C’est la ville la plus recherchée par les grandes fortunes dans le monde », déclare Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes. En revanche, après une longue surchauffe entre 2012 et 2016, New York rétrograde. Après le retournement du marché en 2017, la correction s’est poursuivie en 2018 avec une baisse moyenne des prix de 8 %.
Troisième et quatrième du classement, Los Angeles (Etats-Unis) et Toronto (Canada) ont beaucoup de points en commun : l’une et l’autre sont des capitales de l’industrie du numérique et de l’Intelligence artificielle ; ces deux citées sont plébiscitées par la clientèle internationale et connaissent un boom de la construction de programmes neufs d’immobilier de prestige.
Los Angeles attire par ses banlieues chics (Beverly Hills et Bel Air), où une maison de 900 m² et 1 500 m² de terrain se négocie autour 13 millions d’euros, et par ses villes côtières telles que Malibu et Santa-Monica. Dans la ville elle-même, les biens haut de gamme se vendent au prix moyen de 8 800 euros/m².
A Toronto, la clientèle s’intéresse principalement aux anciennes demeures de maître (10 millions d’euros minimum) et aux maisons contemporaines (à partir de 5 millions d’euros) dans le quartier de Rosedale, ou aux appartements du centre-ville.
Victime du Brexit, Londres sort du top cinq. Après une chute de 30 % en 2017, Barnes enregistre une baisse de 10 % du nombre de transactions dans la capitale londonienne. Malgré les mouvements sociaux de la fin 2018 en France, Londres est désormais devancée par Paris. Dans l’agglomération parisienne, le nombre de transactions enregistré par Barnes a augmenté de 16 % en 2018, et les prix affichent une hausse de 8 %, atteignant un niveau record.
« Le marché bénéficie de l’effet Brexit avec de nombreuses transactions dans l’Ouest parisien à des Français expatriés envisageant de revenir en France, explique M. de Saint-Vincent. D’ailleurs le XVIe arrondissement, délaissé ces dernières années, attire à nouveau les familles, car le rapport qualité/prix y est devenu très intéressant. De plus, l’arrondissement comprend la plus forte concentration de grands appartements familiaux et les écoles de l’Ouest parisien restent les meilleures de Paris. »
Le dynamisme du marché parisien du luxe est confirmé par Coldwell Banker, un autre acteur important sur le marché de l’immobilier de luxe, qui observe également un retour des acquisitions par des non-résidents et des cadres dirigeants. Chez Coldwell Banker, les ventes dépassant le million d’euros ont progressé de 12 % en 2018 à Paris et les ventes à 15 000 euros le m² ont augmenté de 17,7 %.