Manifestation contre le régime de Faure Gnassingbé, le 26 janvier 2019. L’opposition accuse le parti présidentiel de « coup de force électoral » après les législatives du 20 décembre 2018. / MATTEO FRASCHINI KOFFI / AFP

Quarante-quatre personnes, arrêtées dans le cadre des manifestations de la principale coalition de l’opposition togolaise pour protester contre le régime du président Faure Gnassingbé, ont été libérées, a-t-on appris, jeudi 31 janvier, de source officielle.

Le gouvernement avait annoncé mercredi soir dans un communiqué du conseil des ministres, la remise en liberté de 44 personnes, dont 18 graciées, dans quatre prisons du pays, sans préciser si ces dernières faisaient partie des détenus arrêtés dans le cadre des manifestations qui agitent le pays d’Afrique de l’Ouest depuis août 2017.

« Les détenus libérés font partie des personnes arrêtées dans le cadre des manifestations. C’est un acte majeur de clémence que le chef de l’Etat vient de poser, a déclaré à l’AFP Gilbert Bawara, ministre de la fonction publique. Le président Faure Gnassingbé poursuit et intensifie sa politique d’apaisement et de décrispation du climat sociopolitique. »

Selon l’opposition interrogée le 26 janvier par l’AFP, une centaine de personnes étaient alors détenues dans les prisons du pays.

Parmi les personnes libérées figurent des membres du Mouvement Nubueke, une association très active au Togo.

Législatives « libres et transparentes »

Depuis mi-2017, le Togo – petit pays pauvre d’Afrique de l’Ouest – est le théâtre de manifestations parfois massives de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition (C14), ayant pour mot d’ordre la démission du président Faure Gnassingbé qui a succédé en 2005 à son père à la tête du Togo pendant trente-huit ans.

Les partisans de ce regroupement étaient encore dans les rues de Lomé samedi pour « dénoncer un coup de force électoral », lors des législatives du 20 décembre 2018 remportées par le parti au pouvoir avec 59 des 91 sièges, mais la mobilisation était faible.

Les leaders de la C14 avaient boycotté le scrutin, dénonçant des « irrégularités » dans sa préparation.

Mais, les observateurs de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avaient salué la bonne tenue de ces élections, tout comme les dirigeants ouest-africains qui les ont jugées « libres et transparentes », conformes à leur feuille de route pour une sortie de crise au Togo.