Le portrait de Simone Veil barré d’une croix gammée, un tag « Juden » écrit en lettres jaunes sur la vitrine d’un restaurant à Paris ou encore l’arbre en mémoire d’Ilan Halimi scié dans l’Essonne… Ces actes antisémites, qui se multiplient depuis quelques jours, ont été jugés « insupportables » et « inqualifiables » lundi 11 février par le monde politique. Le ministre de l’intérieur a d’ailleurs annoncé qu’ils avaient progressé de 74 % en un an en France. « L’antisémitisme se répand comme un poison, comme un fiel », a-t-il déclaré lors de son déplacement à Sainte-Geneviève-des-Bois.

« Tags antisémites jusqu’à la nausée en plein Paris ce WE [week-end]. Quand la haine des Juifs se recoupe avec la haine de la démocratie, le vocabulaire de la #fachosphère se retrouve sur les murs ! », a déploré dans un tweet Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah). Il a accompagné son propos d’une photo montrant une porte de garage du Ier arrondissement sur laquelle est écrit « Macron Jews’Bitch » (« Macron pute des Juifs », en anglais).

Nombre d’hommes et de femmes politiques ont condamné ces actes avec virulence sur Twitter, tel que Gérard Larcher, président du Sénat (Les Républicains, LR) qui avoue qu’il ne croyait « JAMAIS vivre ça » ou Nicole Belloubet, ministre la justice (PS) qui parle d’une « lâcheté intolérable. » Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et premier secrétaire du Parti socialiste (PS) appelle, lui, « tous les Républicains, tous les démocrates » à « se retrouver pour condamner et refuser la banalisation ».

C’est un message de résistance partagé par le ministre de la culture, Franck Riester, sur Twitter : « Jamais nous ne céderons face à l’antisémitisme, face à ceux qui, par leur haine et leur ignorance, salissent la République. »

Même son de cloche du côté d’Alexis Corbière, député La France insoumise, qui fustige un acte « intolérable, abject, inacceptable », quand Jean-Christophe Lagarde, chef de file du groupe UDI-Agir à l’Assemblée nationale, invite les concitoyens à ne pas accepter la banalisation de la haine, à l’instar de Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale (REM).

Condamner et s’unir contre ces actes

Boris Vallaud, député socialiste des Landes, regrette sur Twitter « des actes insupportables ». « Il ne faut rien laisser passer, rien relativiser, rien banaliser. On ne doit s’habituer à aucun acte ou mot de haine. L’antisémitisme doit être combattu avec force. » C’est la réponse apportée par la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo qui a annoncé sur le réseau social qu’elle allait porter plainte contre la profanation du portrait de Simone Veil, un acte « lâche et abject ».

Un appel à l’action, également revendiqué par Guillaume Larrivé, député LR de l’Yonne. « Nous avons un devoir d’action politique et juridique, pour défendre notre civilisation », argue-t-il sur Twitter. Fabien Gay, sénateur communiste (PCF) de Seine-Saint-Denis, évoque lui « un relent des années 30 » qui doit « être condamné et combattu ». « Nous devons rester unis pour ne pas que la bête immonde resurgisse ! », lance-t-il sur le réseau social.

Pour certains, l’heure de l’indignation est aussi celle de trouver des coupables. « Ne nous voilons pas la face : si l’antisémitisme d’extrême-droite existe et doit être définitivement éradiqué, c’est aujourd’hui le fanatisme islamique qui constitue la principale menace pour nos compatriotes juifs », écrit dans un communiqué Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, qui se dit « scandalisé » et « inquiet ».