Le cimetière de Champagne-au-Mont-d’Or, près de Lyon, a été profané, le 20 février 2019. / JEFF PACHOUD / AFP

Des tags antisémites ont été découverts mercredi 20 février sur et autour d’une stèle du « jardin du souvenir » du cimetière de Champagne-au-Mont-d’Or, village cossu de l’ouest lyonnais. Sur la stèle, deux croix gammées à l’envers ont été dessinées en rouge avec l’inscription « shoa blabla », a constaté un photographe de l’AFP. Au pied du monument, une autre croix gammée a été apposée, accompagnée de la phrase « passkon a pa le shoa ». Le jardin du souvenir, où sont traditionnellement dispersées les cendres des défunts, n’est pas situé dans le carré juif du cimetière.

Les premières condamnations sont très vite arrivées. Dans un Tweet, le préfet du Rhône, Pascal Mailhos, a condamné « avec la plus grande fermeté » ces tags, déclarant que « l’antisémitisme, la xénophobie, l’homophobie ou toute autre forme de haine n’ont pas leur place dans notre République ».

« Il y a des personnes de l’extérieur qui font tout ce qu’il faut pour pouvoir mettre les différentes communautés en France en opposition », a réagi de son côté Alain Lambert, président de la Communauté israélite de La Duchère, un quartier de Lyon situé à proximité, auprès de quelques journalistes. « On ne peut que constater que les actes antisémites se multiplient en France » et « je pense que notre gouvernement n’est pas à la hauteur aujourd’hui sur ce qu’il se passe. Il faut vraiment une réaction vive », a-t-il ajouté, s’exprimant depuis le cimetière.

Enquête ouverte

Selon la gendarmerie, interrogée par l’AFP, c’est la première fois que de tels actes se produisent dans ce cimetière. Une enquête a été ouverte par le parquet de Lyon, menée par les gendarmes.

Ce nouvel acte antisémite intervient au lendemain de la profanation de près de 100 tombes juives au cimetière juif de Quatzenheim (Alsace) et d’une manifestation contre l’antisémitisme à Paris mardi soir, dans un contexte de hausse généralisée des actes antisémites recensés (+ 74 % en 2018). Emmanuel Macron, qui a promis « des actes » et « des lois », est attendu mercredi soir au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France.