Un premier rapport d’enquête n’éclaircit pas le mystère de la mort d’Emiliano Sala
Un premier rapport d’enquête n’éclaircit pas le mystère de la mort d’Emiliano Sala
Le premier rapport d’enquête britannique sur l’accident ayant coûté la vie au buteur argentin rappelle que ni l’avion, ni le pilote n’étaient autorisés à réaliser un vol commercial.
L’épave de l’avion à bord duquel a disparu Emiliano Sala, filmée dans une vidéo que les enquêteurs britanniques se sont procurée. / AP
Le rapport d’enquête intermédiaire sur l’accident d’avion ayant coûté la vie au footballeur argentin Emiliano Sala et son pilote David Ibbotson, le 21 janvier dernier, offrira peu de réponses aux proches des victimes.
Publié lundi 25 février par le Bureau d’enquête britannique sur les accidents aériens (Air Accidents Investigation Branch, AAIB), ce rapport de seize pages tente de retracer les circonstances de la disparition de l’avion et les travaux entrepris depuis le 21 janvier, 21 h 22, heure à laquelle l’AAIB a été informé « qu’un Piper PA-46-310P Malibu, N264DB, avait disparu du radar, en transit de Nantes, en France, à Cardiff, au Royaume-Uni ». L’avion monomoteur venait de s’abîmer en mer au large des îles anglo-normandes.
Il avait quitté Nantes pour rejoindre Cardiff, où Sala venait de signer un contrat avec le club de football gallois. L’épave de l’avion a été localisée le 3 février dans la Manche. Le corps retrouvé à bord a été identifié quatre jours plus tard comme étant celui d’Emiliano Sala. Celui de David Ibbotson reste, à ce jour, introuvable.
Les informations radar ont permis de reconstituer le plan de vol et notamment, juste avant la chute, un virage de 180 degrés vers la droite ainsi qu’une descente rapide à 1 600 pieds, suivi d’une remontée immédiate à 2 300 pieds. Les dernières minutes du vol doivent cependant être analysées plus finement, expliquent les enquêteurs, qui n’avancent aucune piste d’explication à l’accident. L’avion a été retrouvé en trois morceaux, peut-on lire dans le rapport, où figurent plusieurs captures d’écran des recherches sous-marines.
Les enquêteurs s’intéressent au statut du vol
Selon les enquêteurs, l’avion transportant Emiliano Sala ne pouvait transporter des passagers dans un cadre commercial « sans autorisation de la FAA (Agence américaine de l’aviation civile) et de la CAA (Autorité britannique d’aviation civile). A l’heure où nous écrivons, aucun élément ne permet d’affirmer qu’une telle autorisation a été demandée ni attribuée ».
David Ibbotson était titulaire d’une licence de pilote privé délivrée par l’aviation civile anglaise et d’une autre délivrée par l’Agence américaine de l’aviation civile (FAA). Il avait le droit de transporter un voyageur sur la base d’une procédure de « partage des coûts », mais les éléments manquent pour dire si tel était le cas.
Si David Ibbotson avait déjà mis en œuvre cette procédure par le passé, les circonstances du vol d’Emiliano Sala ne semblent pas correspondre à un vol en « partage des coûts », puisqu’il ne « doit pas être fait simplement pour transporter un passager ». Le rapport indique par ailleurs que la licence du pilote ainsi que son carnet de bord ont disparu dans le crash et que la validité des licences n’a pas encore pu être vérifiée.
Les recherches pour retrouver le corps de David Ibbotson, interrompues en raison des mauvaises conditions climatiques, pourraient reprendre cette semaine.
En conclusion, l’AAIB précise que « l’enquête continue d’examiner tous les aspects opérationnels, techniques et organisationnels pertinents et les facteurs humains qui ont pu contribuer à l’accident ».