« Corvisart, c’était l’bazar », « Pïcpus, plein de détritus »… Non, ce ne sont pas les paroles d’un titre inédit de Serge Gainsbourg, mais le ressenti des usagers de la ligne 6 du métro parisien. Depuis quelques jours, ils dévalent des escaliers encombrés de sacs-poubelles éventrés, enjambent dans les couloirs des bouteilles plastiques, des restes de repas, de morceaux de tissus maculés. Parfois, des agents de sécurité de la RATP bloquent l’accès des stations au public.

Depuis quelques jours, les voyageurs qui empruntent la ligne – qui relie les stations Charles-de-Gaulle - Etoile, dans l’ouest de la ville, et Nation, dans l’est, en passant par Montparnasse-Bienvenue – sont les témoins d’un conflit social au sein du groupe Samsic, prestataire de le RATP chargé du nettoyage des stations.

Mardi 28 mai, Claire de Clermont-Tonnerre, élue LR du 15e arrondissement, a interpellé la RATP sur Twitter : « Ce matin les stations de @Ligne6_RATP sont devenues des poubelles à ciel ouvert : corbeilles déversées, marches jalonnées de déchets : quelle image pour les usagers, pour les agents de la #RATP et pour les touristes ! »

D’autres internautes s’en prennent à Anne Hidalgo, la maire de Paris ou… même à Europe Ecologie-Les Verts.

La RATP décline toute responsabilité

Sur le même réseau social, la RATP botte en touche en déclinant toute responsabilité et fait savoir qu’il s’agit d’un conflit social entre les employés et la direction de Samsic. Contacté, le groupe – deuxième entreprise de nettoyage en France – basé à Cesson-Sévigné, en Ille-et-Vilaine, n’a pas donné suite.

La RATP a aussi indiqué que ses agents interviennent pour nettoyer les stations concernées et dénonce une situation « inacceptable » pour laquelle elle a décidé de porter plainte, rapporte BFM.

Ce n’est pas la première fois que le métro est confronté à cette situation. En 1980, rappelle l’Institut national de l’audiovisuel (INA), des nettoyeurs du métro parisien avaient fait grève pendant près d’un mois.

« Après vingt-neuf jours de grève, on a entamé les négociations avec les patrons du nettoyage. Actuellement, sur les 500 francs [76,22 €] que demandent les travailleurs pour arriver à 2 800 francs nets [426,85 €] par mois, les patrons n’ont accordé actuellement que 191 francs [29,11 €] », expliquait Michel Blouse, de la CFDT.