Ces youtubeurs algériens qui protestent contre Bouteflika
Ces youtubeurs algériens qui protestent contre Bouteflika
Par Madjid Zerrouky
En pleine contestation contre la candidature du président algérien, Anes Tina et DZ Joker font leur grand retour sur la Toile, après leur succès lors des législatives de 2017.
« Le cinquième, je te le dis par avance : oublie. » Quelques jours après les manifestations qui ont vu des dizaines de milliers d’Algériens descendre dans la rue, le 22 février, pour protester contre un possible cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, les youtubeurs Anes Tina et DZ Joker ont fait leur grand retour sur la Toile cette semaine.
Très populaires en Algérie, où leurs mises en scène très critiques du pouvoir accumulent des millions de vues, Anes Tinas et DZ Joker s’en prennent sans surprise au président octogénaire, malade et candidat à sa réélection en avril. Le premier maniant une ironie amère ; le second un verbe incendiaire.
« Je m’adresse à toi et je te le dis direct, sans peur : M. le président. No, you can’t. » La vidéo d’Anas Tinas, qui s’ouvre sur une voix enfantine et goguenarde – « le peuple algérien, dans sa totalité, est heureux que le président soit candidat » –, approchait les 2 millions de vues jeudi 28 février.
« C’est ton devoir, c’est ton peuple.
Ce n’est pas une faveur.
On aimerait bien que tu rendes la clé et que tu ailles te reposer. (…)
M. le président, ta place est à part.
Je ne peux te comparer à un autre président.
En tout cas, je n’en connais pas d’autre. Tu m’as gouverné toute ma vie. (…)
Cette vidéo ne changera rien. A part m’attirer des problèmes.
Mais elle transmet au moins un message.
En bas, il y a une nation qui n’est pas d’accord.
Elle est sortie dans la rue, pacifique et civilisée.
Et elle hurle : “Non au cinquième mandat. M. le président. No, you can’t.” »
En novembre 2018, dans une vidéo rythmée par un simulacre de suicide et la mise en scène d’une famille de harraga (« brûleurs de frontières ») – le nom donné aux gens qui prennent la mer pour rejoindre l’Europe – montant sur une frêle embarcation, il concluait une sorte de revue de l’année par un « pardonnez-nous d’exister ».
Anes Tina NO You Can'T لا أنت لا تستطيع
Durée : 03:05
Aucune déférence, sincère ou feinte, chez
DZjoker CADRE
Durée : 01:55