« The Umbrella Academy » : des super-héros vintage face à l’Apocalypse
« The Umbrella Academy » : des super-héros vintage face à l’Apocalypse
Par Renaud Machart
Adaptée d’une bande dessinée, cette série devrait séduire un auditoire peu familier de cet univers.
Les sept enfants (surnommés « n° 1 » à « n° 7 ») adoptés et manipulés par un savant fou, qui en a fait des super-héros, vont se retrouver dans l’hôtel particulier cossu où ils ont passé leur jeunesse et vont tout faire pour connaître la vérité sur la mort du père et tenter d’empêcher l’apocalypse – entrevue par « n° 5 » au cours de ses périples dans le futur. Voici, sommairement résumé, ce que raconte The Umbrella Academy, série adaptée pour Netflix d’une bande dessinée de Gerard Way et Gabriel Bá. On se sentira d’autant plus libre de livrer ici son opinion qu’on est peu familier des séries de super-héros et des comic books. Mais, quelle que soit la distorsion entre la source et son adaptation, The Umbrella Academy nous semble pouvoir séduire un auditoire a priori non concerné.
D’abord par la sophistication des décors à l’esthétique vintage, à la fois datée et sans âge : alors que les voyages dans les couloirs du temps nous ramènent à « aujourd’hui », ainsi qu’il est précisé, aucun des outils technologiques contemporains n’est utilisé par les personnages. De sorte que l’époque reste à dessein floue, entre l’assassinat du président Kennedy et l’apocalypse.
Des emplois inattendus
Le rythme général n’ennuie pas tout à fait, mais huit (plutôt que dix) épisodes auraient largement suffi. Les effets spéciaux sont parfois un peu chiches (les tentacules lumineux de l’épisode final !), mais la bande-son est particulièrement riche et astucieusement liée à la dramaturgie. On reconnaîtra notamment le titre Exit Music (For a Film), de Radiohead, qui irradie la fin de la série de ses métamorphoses symphoniques.
La distribution réunit des visages connus des amateurs du genre (Tom Hopper vu dans Merlin et Game of Thrones ou Robert Sheehan dans la série Misfits, par exemple), des emplois inattendus (la chanteuse Mary J. Blige en bagarreuse sans pitié) et l’actrice de cinéma indépendant (et de rares blockbusters) Ellen Page.
Cette dernière, un peu geignarde dans ce rôle de laissée-pour-compte qui va finir par ne plus s’en laisser conter, se fait voler la vedette par l’acteur irlandais Robert Sheehan, dans un personnage déjanté de junkie sexy, où il déploie des talents qui le promettraient volontiers à l’emploi du Joker dans un futur Batman.
Umbrella Academy | Bande-annonce officielle [HD] | Netflix
Durée : 02:00
The Umbrella Academy, série créée par Steve Blackman. Avec Ellen Page, Tom Hopper, Emmy Raver-Lampman, Robert Sheehan, David Castañeda (US., 2019, 10 × 45-59 min). www.netflix.com