Menaces de mort sur Internet : Malek Chekatt condamné à douze mois de prison, dont six avec sursis
Menaces de mort sur Internet : Malek Chekatt condamné à douze mois de prison, dont six avec sursis
Le Monde.fr avec AFP
Le frère aîné de l’auteur de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg était jugé pour « menaces de mort en récidive », pour avoir posté des messages inquiétants sur son compte Facebook.
Malek Chekatt, frère aîné de l’auteur de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg, a été condamné, lundi 4 mars, à douze mois de prison, dont six mois avec sursis sans maintien en détention. Il était jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Strasbourg pour avoir proféré des menaces de mort sur Facebook.
Cette peine, inférieure aux réquisitions du parquet qui avait demandé un an d’emprisonnement ferme, est assortie d’une mise à l’épreuve de deux ans et d’une obligation de travail et de soins.
Pull gris, cheveux noirs ondulés, visage glabre, cet homme de 38 ans avait été interpellé après avoir posté, vendredi, sur son compte Facebook, lisible par tous, plusieurs messages jugés « menaçants » par les autorités. Ils avaient déclenché un vent de panique dans la capitale alsacienne.
« Ce soir, je fais la “une” de BFM, à 18 h 30 précise (sic) », avait-il notamment écrit, paraphrasant les menaces proférées par son frère Chérif avant son équipée meurtrière contre le marché de Noël, le 11 décembre. Ces messages étaient accompagnés d’une photo montrant cinq armes, deux fusils d’assaut, un fusil et deux pistolets, ainsi qu’un gilet pare-balles.
Malek Chekatt, père d’un garçon de 9 ans, sans emploi depuis l’attentat de Strasbourg et ne présentant aucun signe de radicalisation religieuse, « voulait faire parler de lui, voulait attirer l’attention sur ses problèmes », a estimé le procureur, Alexandre Chevrier.
« Une connerie »
S’exprimant doucement et poliment, Malek Chekatt a déclaré avoir « fait quelque chose de maladroit », reconnaissant « une connerie ». « Mais je ne pensais pas faire du mal à qui que ce soit », a-t-il affirmé, expliquant avoir posté ces messages après un appel lui apprenant qu’il ne pourrait plus voir son fils que lors de visites en présence d’un tiers.
« C’est un père en souffrance », a assuré son avocat commis d’office, Me Thomas Steinmetz, avant de demander la relaxe de son client. Présenté comme impulsif et vivant « très mal » la stigmatisation liée à son nom de famille depuis l’attentat de Strasbourg, Malek Chekatt a déjà onze condamnations à son casier judiciaire, essentiellement pour des faits de violence.
Le 11 décembre en début de soirée, Chérif Chekatt, 29 ans, avait pénétré dans le centre de Strasbourg, armé d’un pistolet et d’un couteau, tué cinq hommes au hasard, et blessé une dizaine d’autres personnes. Ayant prêté allégeance à l’organisation Etat islamique, il a été tué par une patrouille de police après deux jours de traque, dans un quartier du sud de la ville.
Retrouvez nos contenus sur l’attentat à Strasbourg
- Un homme a ouvert le feu mardi 11 décembre à 19 h 50 aux abords du marché de Noël à Strasbourg, cinq personnes ont été tuées. Ce que l’on sait sur les circonstances de l’attaque.
- Comment l’étau s’est resserré sur le terroriste, abattu le 13 décembre.
- En images : après la fusillade, des Strasbourgeois confinés une partie de la nuit. Reportage : Ambiance de couvre-feu après la fusillade à Strasbourg : « On ne peut pas filtrer chaque individu ».
- Le marché de Noël, un événement placé sous haute sécurité.
- Après l’attaque, Macron critiqué par la droite et l’extrême droite, les théories du complot fleurissent sur les réseaux sociaux.
- Dans les groupes Facebook du Grand-Est, les « gilets jaunes » balancent entre hommages et complotisme.