Philatélie : la légende Citroën et la Fête du timbre
Philatélie : la légende Citroën et la Fête du timbre
Par Pierre Jullien
Le constructeur automobile Citroën, Concorde, Helsinki et le premier timbre de France sont au programme des salons des prochaines semaines.
Citroën type A 10HP (1919-1921), dessinée par Serge Jamois et mis en page par Marion Favreau. Tirage : 900 000 exemplaires. / DR / LA POSTE
Le mois de mars connaît une actualité philatélique particulièrement chargée.
Pour commencer, la traditionnelle et annuelle Fête du timbre, organisée par la Fédération française des associations philatéliques (FFAP), se déroulera les 9 et 10 mars à travers 87 villes de France (liste des villes organisatrices sur le site de la FFAP).
Chacune de ces villes proposera des animations destinées à présenter au grand public le loisir philatélique et accueillera un bureau de poste temporaire, avec cachet illustré, pour la vente en avant-première d’un timbre à 0,88 euro et d’un bloc-feuillet à 1,76 euro, consacrés à des Citroën de légende : la Citroën type A 10HP (1919-1921) et la Traction, produite entre 1934 et 1957.
Traction, dessiné par Serge Jamois et mis en page par Marion Favreau. Tirage : 500 000 exemplaires. / DR / LA POSTE
Gauthier Toulemonde, le rédacteur en chef de Timbres magazine, relève dans l’éditorial du numéro de mars les « initiatives originales » de certaines villes, qui ont mobilisé des clubs de voitures anciennes, comme Lisieux (Calvados), Reims (Marne), avec le salon Rétromobile, ou Masevaux et Offemont (Haut-Rhin et Territoire de Belfort). A Paris, une concession Citroën sera pour sa part mobilisée dans le XVe arrondissement.
Fontaine Saint-Michel à Paris. Dessin et Gravure d’André Lavergne. Impression en taille-douce. / DR / LA POSTE
La semaine suivante se tiendra le Salon philatélique de printemps de Paris, organisée à l’Espace Champerret du 14 au 16 mars par la Chambre syndicale des négociants et experts en philatélie (CNEP), grande Bourse aux timbres à laquelle participeront une quarantaine de marchands, ainsi que la poste du territoire des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) et les créateurs de timbres pour des séances de dédicaces. Là encore, l’événement sera soutenu par un programme étoffé et éclectique de ventes en avant-première de timbres : Fontaine Saint-Michel de Paris (0,88 euro), « Métiers d’art : tailleur de cristal » (1,30 euro), « Capitales européennes : Helsinki » (bloc à 5,20 euros).
Manchots papous, émis le 14 mars par les TAAF. Création de Claude Perchat. Impression : offset. Tirage : 24 000 exemplaires. / DR / TAAF
Pour les TAAF, ce seront cinq timbres sur des manchots, des gorfous et le logo des îles Eparses, intégrées au territoire depuis 2007.
Le premier timbre de France, le 20 centimes noir au type « Cérès », en vente il y a 170 ans, le 1er janvier 1849. Créé par Jacques-Jean Barre, imprimé en typographie, il a inspiré les produits « dérivés » pour le Salon philatélique de printemps. / DR / LA POSTE
Surtout, La Poste émettra deux produits spéciaux pour célébrer le 170e anniversaire du premier timbre français, le 20 centimes noir au type Cérès, paru le 1er janvier 1849, créé à l’époque par le graveur Jacques-Jean Barre (1793-1855) :
Bloc de 20 timbres non dentelés inspirés du visuel du premier timbre français créé par Jacques-Jean Barre. Tirage : 90 000 exemplaires. / DR / LA POSTE
– Un bloc de 20 timbres non dentelés qui reprennent le visuel du 20 c. noir Cérès, revalorisé à 0,88 euro, pour un total de 17,60 euros.
Planche « souvenir » de 150 exemplaires du 20 c noir au type « Cérès », le premier timbre de France, chaque timbre étant affecté d’une valeur de 0,20 euro. Tirage : 6 000 exemplaires. / DR / LA POSTE
– Une réédition de la feuille « d’origine » de 150 timbres (affectés d’une valeur faciale de 0,20 euro au lieu du 20 c. d’origine) imprimée, comme le bloc, en typographie, la technique de l’époque, d’un fac-similé de l’affiche du 16 décembre 1848 annonçant la mise en vente du premier timbre français dans les bureaux de poste, ainsi qu’un exemplaire d’un timbre, le tout dans un porte-documents cartonné, mis en vente au prix de 55 euros.
Les collectionneurs ne manqueront pas d’être sensibles à la faiblesse des tirages de ces deux objets, 90 000 exemplaires pour le bloc, 6 000 exemplaires pour la réédition.
50e anniversaire du premier vol du Concorde. Création de Jame’s Prunier. Mise en page de Nicolette Humbert. Impression : héliogravure. Disponible à l’unité ou en mini-feuilles de 10. / DR / LA POSTE
Toutes ces émissions succèdent à des timbres également mis en vente générale en mars : poissons de mer (carnet de douze, à 10,56 euros) et 50e anniversaire du premier vol du Concorde (4,20 euros).
Salon philatélique de printemps, du jeudi 14 au samedi 16 mars, ouvert de 10 heures à 18 heures (sauf le 16 mars jusqu’à 17 heures). Espace Champerret, Hall C, Paris (XVIIe arrondissement). Entrée gratuite. Renseignements au 01-45-23-00-56. Accès métro : Porte de Champerret (ligne 3).
12 % de collectionneurs de timbres en France
A l’occasion de l’organisation du Salon philatélique de printemps, l’institut de sondage Yougov vient de mener une étude pour le compte de la CNEP qui indique que près des deux tiers des Français (63 %, dont 27 % affirment que c’est toujours le cas) déclarent collectionner ou avoir déjà collectionné des objets ou des biens quelconques au cours de leur vie. Par ailleurs, 42 % confirment avoir dans leur entourage des proches qui collectionnent des timbres ou les collectionner eux-mêmes (12 %).
Signe du vieillissement des « pratiquants », seuls 4 % des 18-24 ans déclarent collectionner des timbres, contre 13 % des 45-54 ans et 17 % des 55 ans. Et 37 % des Français estiment que les « beaux » timbres (autres que les timbres d’usage courant) ne seront à l’avenir plus que de simples objets de collections.
Ce qui n’empêche pas, par ailleurs, que 41 % des Français déclarent avoir acheté des timbres autres que la « Marianne » d’usage courant, ce chiffre grimpant à 58 % auprès des collectionneurs de timbres.
Autres données, 64 % des Français considèrent les timbres comme de véritables « œuvres d’art » de format réduit. De plus, pour une majorité d’entre eux, ils constituent un formidable vecteur de transmission : de notre histoire (73 % des répondants), de notre culture (66 %), ainsi que de nos spécificités régionales (66 %). Et pour 64 % des interrogés, le timbre continue à faire rêver et voyager (étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de plus de 1 000 personnes de la population française, selon la méthode des quotas en vigueur, réalisée en ligne du 26 au 27 novembre 2018).