La ministre de la santé et des solidarités, Agnès Buzyn, le 6 mars. / LUDOVIC MARIN / AFP

Le gouvernement a annoncé, vendredi 8 mars, les détails d’un plan pour mieux prendre en charge l’endométriose, une maladie chronique qui touche une femme sur dix en France. L’endométriose est liée à la présence de cellules d’origine utérine en dehors de l’utérus, qui réagissent aux hormones lors des cycles menstruels. Parfois asymptomatique, elle peut aussi se manifester par de violentes douleurs, des règles très abondantes et provoque souvent des problèmes de fertilité.

  • Des « filières endométriose » dans chaque région

Dans un communiqué, le ministère de la santé annonce la mise en place de « filières endométriose » dans chaque région, afin d’« éviter les parcours de soins erratiques et renforcer l’égal accès aux soins dans tous les territoires ».

Ces filières doivent regrouper des professionnels (médecins généralistes, gynécologues, chirurgiens, sages-femmes, psychologues…) et des associations de patientes. Leur contour doit être défini « d’ici l’été », avant qu’elles ne soient formalisées d’ici la fin de l’année par les agences régionales de santé (ARS).

Ces filières spécialisées doivent faire en sorte « que les femmes sachent vers qui se tourner, afin qu’elles soient mieux accompagnées, pour la prise en charge de la douleur, pour la préservation de la fertilité, qu’elles puissent voir des professionnels qui sont plus spécialisés dans la prise en charge de cette maladie », a souligné la ministre de la santé, Agnès Buzyn, vendredi matin sur Franceinfo.

  • Des mesures pour mieux détecter l’endométriose

Vendredi matin, Mme Buzyn a expliqué vouloir « aider à un diagnostic précoce » : « Souvent, les femmes souffrent pendant des années durant leurs règles sans que quelqu’un identifie le problème, et on leur dit : “c’est normal.” »

Le ministère de la santé annonce ainsi que les signes d’endométriose seront désormais recherchés dans les consultations médicales obligatoires entre onze et treize ans et entre quinze et seize ans. Agnès Buzyn a détaillé :

« Je ferai en sorte qu’au moment de ces consultations, des questions soient posées aux petites filles par les professionnels pour essayer d’identifier et de dépister cette maladie. Ça permettra de gagner du temps sur le diagnostic. »

Le ministère entend aussi « renforcer la formation sur les signes d’alerte, le diagnostic et la prise en charge de premier recours de l’endométriose dans la formation initiale et continue des professionnels de santé concernés ».

  • Une information plus large

Un effort d’information auprès du grand public doit également être fait, sur le site Internet Sante.fr et lors des interventions sur la santé sexuelle dans les établissements scolaires.

Enfin, « la ministre a demandé à l’Inserm [Institut national de la santé et de la recherche médicale] de renforcer la communication scientifique (…) vers la communauté des professionnels et chercheurs pour valoriser la recherche dans ce domaine ».

Qu’est-ce que l’endométriose ?
Durée : 02:42