Burkina Faso : deux personnes dont un maire enlevées dans le nord du pays
Burkina Faso : deux personnes dont un maire enlevées dans le nord du pays
Le Monde.fr avec AFP
En proie depuis quatre ans à des attaques de plus en plus régulières et meurtrières, le pays est également confronté à une multiplication des enlèvements.
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Deux personnes dont le maire de Markoye, commune rurale située dans la province de l’Oudalan, dans le nord du Burkina Faso en proie aux attaques djihadistes récurrentes, ont été enlevées jeudi soir 21 mars par des individus armés, a annoncé l’Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition). « Le camarade Mamoudou Maiga dit Mehaou, maire de la commune de Markoye, élu sous la bannière de l’UPC, a été enlevé le 21 mars avec son chauffeur, a indiqué le secrétaire général national du parti, Rabi Yaméogo, dans un communiqué. L’enlèvement a eu lieu autour de 17 heures, alors que le camarade Maiga et son chauffeur regagnaient Markoye après un déplacement. »
Selon un habitant de la localité, joint par l’AFP, l’enlèvement a été perpétré par « des individus armés roulant avec des motocyclettes » sur l’axe routier Gorom-Gorom - Markoye. En proie depuis quatre ans à des attaques de plus en plus régulières et meurtrières, le Burkina Faso est également confronté à une multiplication des enlèvements.
Selon des sources sécuritaires, les enlèvements ou exécution d’élus et de fonctionnaires, notamment les enseignants, sont une stratégie des djihadistes visant à faire déserter ces zones par les services étatiques. Lundi, deux enseignants burkinabés, enlevés le 11 mars sur l’axe Djibo-Kongoussi, ont été retrouvés morts à Koutoukou, également dans le nord du pays. Dimanche, un prêtre burkinabé avait été enlevé près de Djibo, chef-lieu de la province du Soum, frontalière du Mali.
Plus de 300 morts depuis 2015
Plusieurs ressortissants étrangers ont également été enlevés ces derniers mois au Burkina. Un Italien, Lucas Tacchetto, 30 ans, originaire de Venise, et sa compagne canadienne Edith Blais, 34 ans, sont portés disparus depuis mi-décembre alors qu’ils devaient faire route entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou.
En septembre 2018, un Indien et un Sud-Africain travaillant dans le secteur minier ont été enlevés sur le site de la mine d’or d’Inata, au nord-ouest du pays. En janvier 2016, un couple australien, Kenneth Elliot et son épouse Jocelyn, qui dirigeaient une clinique depuis de nombreuses années, avaient été enlevés à Djibo. L’épouse avait été libérée après un an de captivité, mais son époux Kenneth Elliot demeure captif. Un Roumain, Iulian Ghergut, qui travaillait pour l’énorme mine de manganèse de Tambao (nord), est toujours détenu par des djihadistes depuis son enlèvement en avril 2015.
Le nord et l’est sont devenus des zones d’insécurité avec des attaques récurrentes. Attribuées principalement aux djihadistes d’Ansaroul Islam et du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), celles-ci ont fait depuis 2015 plus de 300 morts, selon un comptage de l’AFP. La capitale Ouagadougou a été touchée à trois reprises depuis 2016, avec un bilan total de près de 60 morts. Les forces de l’ordre burkinabées se sont montrées incapables d’enrayer la spirale des violences, bien qu’elles assurent régulièrement procéder à des opérations contre les groupes djihadistes.