La ville nord-coréenne de Kaesong, située juste au nord de la DMZ (zone démilitarisée, qui sert de frontière intercoréenne), est au cœur d’une zone économique spéciale, où des entreprises sud-coréennes s’étaient implantées / Kim Hong-Ji / REUTERS

Quelques semaines après l’échec du deuxième sommet entre le leader nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump, la Corée du Nord souffle le froid en direction de Séoul, tandis que Washington sanctionne des entreprises chinoises suspectées de commercer avec Pyongyang.

La Corée du Nord a retiré son personnel du bureau de liaison intercoréen, a annoncé vendredi la Corée du Sud. Ce bureau, situé dans la ville nord-coréenne de Kaesong, avait ouvert en septembre 2018 dans le cadre d’un spectaculaire rapprochement sur la péninsule, concrétisé par plusieurs sommets entre M. Kim et le président sud-coréen, Moon Jae-in.

Ce dernier avait été élu en 2017 en promettant de reprendre le dialogue avec le Nord ; il a milité pour que la détente se traduise par de nombreuses initiatives bilatérales, parmi lesquelles ce bureau de liaison.

La ville nord-coréenne de Kaesong, située juste au nord de la DMZ (zone démilitarisée, qui sert de frontière intercoréenne), est au cœur d’une zone économique spéciale, où des entreprises sud-coréennes s’étaient implantées. L’implication des Sud-Coréens dans la zone économique de Kaesong a cependant cessé, du fait des sanctions internationales contre le Nord en raison de son programme nucléaire militaire.

Sanctions américaines

Mais l’incapacité, le mois dernier, de MM. Trump et Kim de se mettre d’accord sur une solution au dossier du nucléaire nord-coréen et sur l’allègement des sanctions semble avoir remis en question la détente, bien que les deux camps fassent part de leur intention de poursuivre les discussions.

Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre Dalian Haibo et de Liaoning Danxing, deux entreprises de transport maritime chinoises accusées d’avoir commercé avec la Corée du Nord en dépit des sanctions internationales. Des dizaines de navires de Dalian Haibo et de Liaoning Danxing sont suspectés d’avoir organisé « du transfert de bateau à bateau avec des pétroliers nord-coréens ou d’avoir exporté du charbon nord-coréen », précise le département du Trésor américain dans un communiqué.

« Les Etats-Unis et leurs partenaires demeurent engagés à parvenir à la dénucléarisation complète (…) de la Corée du Nord et ils estiment que pour y parvenir les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sont cruciales », a déclaré Steven Mnuchin, cité dans le texte. Les entreprises maritimes qui enfreignent les sanctions contre Pyongyang s’exposent à « un grand risque », ajoute-t-il.

Ces sanctions sont annoncées alors que la Corée du Nord menace de suspendre les négociations sur la dénucléarisation.

Le Trésor ajoute que ces sanctions complètent celles qui avaient été prises le 23 février 2018, lorsque le président Donald Trump avait annoncé des mesures contre plus de 50 sociétés de transports maritimes et navires qui aidaient Pyongyang à contourner les nombreuses restrictions auxquelles le régime est assujetti. La Corée du Nord avait alors estimé que ces sanctions s’apparentaient à « un acte de guerre ».