Immobilier : Angers se distingue
Immobilier : Angers se distingue
Par Ludovic Clerima
Malgré sa sortie du dispositif Pinel, la capitale de l’Anjou possède tous les atouts pour attirer des investisseurs immobiliers sur son territoire.
Angers est probablement l’une des villes les plus vertes de France / Julian Elliott/robertharding / Photononstop / Julian Elliott/robertharding / Photononstop
C’est la commune qui arrive en tête de tous les palmarès. Première ville la plus attractive de France, selon un classement établi par l’hebdomadaire L’Express. Première agglomération où il fait bon vivre pour les étudiants, selon le magazine L’Etudiant. Et probablement l’une des villes les plus vertes de France, labellisée « 4 fleurs » par le Conseil national des villes et villages fleuris. Le tout à seulement 1 h 40 de Paris depuis la gare Montparnasse.
Angers cumule les distinctions ces dernières années, ce qui n’a pas échappé aux investisseurs, venus de tous horizons et décidés à en profiter. « Ils savent qu’ils vont louer, puisque Angers est une ville étudiante où le marché locatif est très dynamique. En septembre 2018, sur les 11 000 logements gérés par des professionnels, seuls 65 d’entre eux étaient encore disponibles à la location », constate Anthony Bernard, président de la Chambre Fnaim Anjou-Maine.
« Je me souviens d’étudiants venus me voir pour trouver un logement et qui ont dû s’établir en seconde couronne d’Angers car il n’y avait plus rien à louer », raconte Sébastien Blanvillain, un confrère du réseau L’Adresse. « Le niveau de rentabilité est excellent pour les investisseurs. Il va de 5 % à 7 % bruts, voire plus si on s’éloigne du centre-ville », ajoute ce dernier, le loyer moyen pratiqué dans la ville étant de 11,90 euros le m².
Les étudiants représentent 20,8 % de la population à Angers, selon les données de MeilleursAgents. « Ils sont de plus en plus nombreux. Nous avons reçu 2 500 étudiants supplémentaires en 2018 avec l’arrivée de trois nouvelles écoles dans la ville », indique le président de la Fnaim Anjou-Maine. Les entreprises viennent aussi s’établir dans la cité. « Près de 2 000 nouveaux emplois ont été créés à l’échelle de l’agglomération », souligne-t-il. De quoi faire tourner le marché à plein régime. « Les ventes progressent de 2,5 % et les prix restent faibles. On trouve des T2 en parfait état dans le centre-ville entre 80 000 euros et 110 000 euros dans l’ancien. Les biens les plus prisés sont les maisons de ville à 2 150 euros/m². Sur ces typologies, les prix ont progressé de 5 % en un an », remarque Anthony Bernard.
Plus éligible au dispositif Pinel
De l’avis des professionnels, l’ensemble de la ville constitue un terrain de jeu favorable aux investisseurs, même si certains quartiers rapportent plus que d’autres : « Miser sur le centre-ville est toujours une bonne idée, mais on peut aussi s’aventurer sur les secteurs en devenir. Ils seront desservis par la future ligne B du tramway, mise en service en 2022. Je pense par exemple à toute la zone près de l’avenue du Général-Patton. Les prix sont aux alentours de 1 700 euros/m² dans l’ancien et le secteur profite d’une nouvelle urbanisation avec de nombreux travaux. Idem pour le quartier de l’avenue Pasteur », indique Anthony Bernard.
Dans le neuf, de nombreuses occasions sont à saisir tant la ville est active en matière de constructions. Angers étoffe son parc privé : « Nous avons déjà 30 % de logements sociaux. Nous n’en construirons pas davantage, car il faut désormais rééquilibrer et favoriser l’accession à la propriété ou l’investissement locatif, avec des programmes où la TVA est à 5,5 % car réalisés en zone ANRU », explique Roch Brancour, adjoint à la mairie d’Angers en charge de l’urbanisme.
Une stratégie d’autant plus importante que depuis le 1er janvier, la ville n’est plus éligible au dispositif d’investissement locatif Pinel [qui permet à ceux qui achètent un logement neuf pour le louer d’obtenir des réductions d’impôt] : « Nous avons fait le plein d’investisseurs en 2018. Ils avaient jusqu’au 15 mars de cette année pour se positionner et c’est vrai que, depuis, les choses sont plus calmes », admet Jean-Michel Hamon, directeur commercial pour le Groupe Lamotte.
Avec des prix dans le neuf compris entre 2 500 euros/m² et 4 000 euros/m², et un marché sain, Angers demeure une place de choix pour acheter, « surtout si vous allez du côté du quartier de la gare, un endroit prisé par les investisseurs », ajoute Louis Grimault, responsable de l’agence d’Angers pour le promoteur Realites. « Les prix moyens au m² avoisinent les 3 300 euros. » Les grues n’ont d’ailleurs pas fini d’œuvrer.
Les premiers permis de construire, dans le cadre du concours d’architecture Imagine Angers, sont en cours de dépôt. Là, les investisseurs pourront s’intéresser aux résidences services, comme la résidence senior du projet Arborescence. Quatre-vingt-dix logements qui seront livrés en même temps qu’une quinzaine d’appartements d’exception dont les prix devraient atteindre les 5 000 euros/m². A cela s’ajoutera un espace de coworking, une crèche, une piscine, une serre… De quoi conforter la place de la ville dans tous les palmarès.
Le Monde