Selon une estimation réalisée par le cabinet d’étude Proxinvest, le président exécutif d’Airbus, Tom Enders – ici le 20 mars 2019 –, va toucher une enveloppe globale pouvant atteindre 36,8 millions d’euros. / PASCAL PAVANI / AFP

Les « retraites chapeaux » versées aux dirigeants d’entreprise seront limitées par la loi à 30 % du salaire du dirigeant et ne pourront pas être cumulées avec une clause de non-concurrence, a annoncé jeudi 4 avril le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, au micro de BFM-TV et de RMC. Une « retraite chapeau » est une pension supplémentaire versée à certains dirigeants et financée par l’entreprise.

« Aujourd’hui ce qui existe, c’est uniquement un plafonnement à 45 % du salaire du dirigeant, mais qui n’est pas contraignant. Ce n’est pas dans la loi, ce n’est pas une obligation légale », a-t-il rappelé. « Visiblement, les bonnes pratiques ne suffisent pas », a regretté M. Le Maire, qui s’est élevé contre « des excès insupportables » d’un « capitalisme d’un autre temps ».

C’est pourquoi une ordonnance en ce sens va être introduite dans le projet de loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises). « Cette disposition deviendra une disposition législative, sera inscrite dans la loi, puisque visiblement ces gens ne veulent pas comprendre », a-t-il déclaré, critique, faisant référence aux conditions de départ à la retraite du patron d’Airbus, Tom Enders.

« Un montant manifestement excessif »

Selon une estimation réalisée par le cabinet d’étude Proxinvest, le président exécutif d’Airbus, Tom Enders, va toucher une enveloppe globale pouvant atteindre 36,8 millions d’euros à compter de son départ à la retraite le 10 avril – un montant qui suscite de vives critiques.

Ces rémunérations ne seront pas soumises au vote des actionnaires, comme l’impose la loi française, même si l’Etat français détient 11 % de l’avionneur européen, Airbus étant une entreprise de droit néerlandais.

« Le montant annoncé concernant Tom Enders est manifestement excessif et peut porter atteinte à la réputation d’Airbus : j’appelle les administrateurs d’Airbus à en tirer les conséquences », avait jugé mardi le ministre de l’économie. Et d’ajouter :

« Les salaires versés aux dirigeants sont soumis à un vote en assemblée générale qui s’impose à eux. Nous voulons que cette règle s’applique au niveau européen et nous ferons des propositions en ce sens. »