Acte XXI des « gilets jaunes » : des interdictions de manifester et une « assemblée des assemblées »
Acte XXI des « gilets jaunes » : des interdictions de manifester et une « assemblée des assemblées »
Pour ce vingt et unième samedi de mobilisation, deux manifestations déclarées sont prévues à Paris, et un appel à un rassemblement national à Rouen a été lancé.
Des « gilets jaunes » sur l’esplanade du Trocadéro, le 30 mars. / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Après une mobilisation en baisse la semaine dernière, les « gilets jaunes » entendent poursuivre leur mouvement, samedi 6 avril, pour la vingt et unième fois sans discontinuer. Petit tour d’horizon des événements prévus ce week-end :
- Une « assemblée des assemblées » à Saint-Nazaire
Environ 800 « gilets jaunes » issus de 300 délégations et venus de toute la France sont attendus de vendredi à dimanche à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, pour leur seconde « assemblée des assemblées ».
Plus de deux mois après une première assemblée à Commercy (Meuse), le 27 janvier, ces « gilets jaunes » doivent se retrouver dans les anciens locaux des Assedic de Saint-Nazaire devenus « Maison du peuple ». Ils y discuteront, entre autres, de la « communication interne et externe », de l’attitude « face à la répression » et des « revendications ».
« Nous souhaitons que l’assemblée des assemblées soit un bouillonnement des idées qui circulent sur les ronds-points, les lieux occupés et dans les manifestations », écrit le groupe sur Facebook.
Parmi les contributions déjà versées au débat par plusieurs groupes figurent un projet de « charte commune », un « appel à l’action pour les élections européennes dans toute l’Europe » ou encore la convocation et l’organisation d’Etats généraux.
- Interdiction de manifester sur les Champs-Elysées et dans plusieurs villes
Trois semaines après les violences et le saccage de commerces sur les Champs-Elysées, le préfet de police, Didier Lallement, a de nouveau pris un arrêté « interdisant tout rassemblement de personnes se revendiquant des “gilets jaunes” » sur la célèbre avenue et dans un périmètre comprenant l’Elysée et l’Assemblée nationale. Les récalcitrants s’exposent à une contravention de 135 euros.
Ailleurs, « le droit de manifester, qui est une liberté fondamentale, pourra s’exercer librement », assure la préfecture, mais « tout attroupement donnant lieu à des débordements sera immédiatement dispersé ».
Des arrêtés d’interdiction de manifester samedi dans les centres-villes ont également été pris à Auxerre, Bourg-en-Bresse, Caen, Rouen, ainsi qu’à Montauban pour dimanche.
Jeudi, l’article-phare de la loi dite « anticasseurs », permettant de prendre des interdictions de manifester, a été censuré par le Conseil constitutionnel. Mais les dispositions validées – fouilles de sacs et de véhicules aux abords des cortèges, délit de dissimulation volontaire du visage – ne seront pas non plus appliquées ce samedi car le texte n’a pas encore été publié au Journal officiel.
- Deux manifestations déclarées à Paris
Deux manifestations déclarées en préfecture ont été annoncées sur Facebook. L’une d’elles, relayée par Eric Drouet, une des figures du mouvement, doit relier la place de la République à l’esplanade de la Défense, pour dénoncer « l’art de l’optimisation fiscale » pratiqué par les multinationales.
La seconde doit partir de la gare Montparnasse et arriver au bassin de la Villette, au nord-est de Paris. Une troisième manifestation est prévue, annoncée sur Facebook sous le nom « Acte XXI Paris va bientôt trembler », mais sans qu’aucun lieu ni aucun horaire ne soit annoncé.
- Des rassemblements annoncés dans plusieurs villes
Un appel à un rassemblement national à Rouen a par ailleurs été lancé, tandis que les femmes « gilets jaunes » sont invitées à se retrouver à Lille habillées en « Marianne ».
Des rendez-vous ont aussi été donnés, comme chaque week-end, dans plusieurs villes de province, dont Lyon, Dijon, Nice, Montpellier, Bordeaux ou Toulouse.
Plus étonnant, une page Facebook annonce une manifestation à Bort-les-Orgues, en Corrèze, pour protester contre la privatisation de barrages dans la région. Plus de 1 700 personnes se sont déclarées « intéressées » alors que la petite commune ne compte que 2 745 habitants.