Les ventes de vélos à assistance électrique stimulent le marché du cycle
Les ventes de vélos à assistance électrique stimulent le marché du cycle
LE MONDE ECONOMIE
En 2018, le chiffre d’affaires du secteur a progressé de 2,3 %, à 2,1 milliards d’euros, grâce aux ventes de VAE. Celles-ci ont augmenté de 21 %.
Un vélo à assistance électrique. Le VAE est cinq fois plus cher à l’achat (1 535 euros en moyenne) qu’un vélo standard. / Marianne Boyer / Le Monde
Les fabricants et marchands de bicyclettes se frottent les mains : le marché du deux-roues prend de la vitesse. En 2018, il s’est écoulé 2,7 millions de vélos, un boyau de moins qu’en 2017, mais ils rapportent gros, très gros. Le chiffre d’affaires du secteur a encore progressé de 2,3 %, à 2,1 milliards d’euros, dont 1,3 milliard pour la seule production de cycles, selon les données de l’Observatoire du cycle publiées lundi 8 avril.
La raison ? L’engouement pour le vélo à assistance électrique (VAE), un deux-roues cinq fois plus cher à l’achat (1 535 euros en moyenne) qu’un vélo standard. L’an dernier, la commercialisation de VAE a progressé de 21 %, avec 338 000 unités vendues. « Ce marché consolide sa croissance, représentant désormais 40 % du chiffre d’affaires des ventes totales de vélos », indique dans le dossier de presse Jérôme Valentin, le directeur général de Cycleurope (Peugeot Cycles, Gitane, etc.) et coprésident de l’Union sport et cycle.
En 2016, il ne s’en écoulait que 134 000. L’arrêt, début 2018, de la prime d’Etat pour l’achat de VAE n’a pas freiné le développement de ce marché car la « transition écomobile », comme la nomme l’économiste François Héran, est bien en marche. Entre le « vélotaf », ces cyclistes qui prennent leur deux-roues pour se rendre au travail, la très bonne santé du cyclotourisme et l’essor du « e-VTT », que ce soit en plaine ou dans les massifs montagneux, tout un secteur respire de nouveau, et notamment les petits détaillants, qui trustent toujours 55 % du marché.
Au passage, c’est toute une filière industrielle qui retrouve un second souffle, car après des années de lobbyisme, l’industrie européenne, malmenée par les importations chinoises, a obtenu de Bruxelles la mise en place d’une politique antidumping contre les importations de deux-roues (classiques et VAE). L’impact est sensible partout en Europe, et notamment en France : la Manufacture française du cycle en Vendée, Decathlon à Mons-en-Barœul près de Lille ou Moustache Bikes dans les Vosges retrouvent de l’activité.