Les vélos et trottinettes électriques d’Uber débarquent à Paris
Les vélos et trottinettes électriques d’Uber débarquent à Paris
Par Éric Béziat
Le géant californien de la mobilité lance jeudi, dans la capitale française, Jump, son offre de mobilité légère et électrique en libre-service disponible dans l’appli Uber.
Dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 avril, une floppée de gros vélos électriques rouges vifs siglés « Jump » – et de trottinettes du même acabit – vont envahir Paris. Cette nouvelle offre de mobilité électrique alternative en libre-service – une de plus dans la capitale française ! – n’est pas proposée par n’importe quel nouveau venu. Jump est tout simplement la marque développée par Uber, la plate-forme bien connue de VTC (voiture de transport avec chauffeur), un service nouveau du géant californien, destiné à étoffer sa gamme en matière de mobilité urbaine.
Les engins – 1 000 en tout ; 500 pour chaque catégorie – ne pourront être réservés qu’à partir de l’application Uber qui va, du coup, être dotée d’un sélecteur permettant d’afficher le mode « vélo et trottinette ». C’est la première fois en Europe qu’Uber lance simultanément les deux offres. Déjà présent dans dix-sept villes américaines (dont Los Angeles, San Francisco, Dallas, Washington DC…), Jump a fait quelques incursions en Europe. Les robustes vélos rouges sont disponibles à Berlin (depuis novembre 2018) et à Lisbonne. Quant aux trottinettes, elles viennent d’être inaugurées à Madrid, mardi 9 avril, l’avant-veille du lancement parisien.
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La course sera évidemment payante, par le biais de l’application Uber, et pas très bon marché puisqu’il faut payer un droit de déverrouillage de 1 euro (offert les trois premières semaines du lancement) puis de 0,15 euro par minute d’utilisation, le temps étant calculé à partir de l’instant où l’on a réservé. A titre de comparaison, le Velib’électrique sans abonnement coûte 2 euros la demi-heure à son utilisateur tandis qu’il faudra débourser 5,50 euros (droit de déverrouillage compris) pour chevaucher un vélo Uber pendant un temps équivalent.
Jump arrivera-t-il à s’imposer dans cette jungle parisienne ultra-concurrentielle de l’appareil de mobilité électrique en libre-service et sans borne d’attache (dit en free floating) ? Uber devra se frotter à la concurrence de Velib’(on l’a vu), des multiples trottinettes (aux tarifs à la minute similaire) et même à une start-up française Oribiky qui assure proposer depuis janvier une flotte de 400 vélos électriques en libre-service.
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« Un futur sans voiture individuelle »
Mais le vélo Jump a des qualités : maniable malgré son côté massif, robuste, doté d’outils pratiques comme un support de téléphone, il propose une autonomie de 50 kilomètres et réalise sans effort particulier des pointes à 25 kilomètres/heure. Surtout, Jump profite d’un avantage indéniable : la puissance d’Uber, première entreprise de mobilité au monde par la valeur (elle est estimée à environ 100 milliards de dollars, soit 88,8 milliards d’euros) et qui pourrait faire son introduction en Bourse en 2019. L’application Uber est déjà largement installée dans les smartphones des Franciliens, mais aussi de la trentaine de millions de touristes qui se rendent à Paris chaque année.
Uber, qui détient une participation dans Lime, le leader de la trottinette à la demande, a bien compris que la capitale française recelait un potentiel intéressant. « Paris est en
train de construire un futur sans voiture individuelle. Nous sommes heureux (d’)offrir des solutions de transport qui aident les gens à se déplacer sans avoir à utiliser de voiture personnelle », explique Christian Freese, le patron de Jump pour l’Europe.
Uber-Jump se veut d’ailleurs exemplaire en matière d’utilisation et de gestion de ses engins. L’entreprise a adhéré à la charte de bonne conduite mise en place par la mairie de Paris pour les flottes de vélos. Elle s’est engagée à s’acquitter de la récente taxation des trottinettes et bicyclettes en libre-service destinée à lutter contre les nuisances liées à cette activité (entassement sur les trottoirs, décharge sauvage).
L’entreprise a mis en place un système de câble antivol qu’il faut verrouiller afin de terminer le trajet et incitera par des messages récurrents à attacher le vélo à du mobilier urbain une fois la course terminée. « La sensibilisation des utilisateurs étant une priorité,
des communications dédiées et des messages directement dans l’application seront
régulièrement envoyés pour encourager les comportements vertueux et le juste partage de
la voie publique », explique le communiqué de presse annonçant l’arrivée imminente de Jump.