Hubert Fayard, le 25 septembre 2017, à Marseille. / BERTRAND LANGLOIS / AFP

Il y a un an et demi, Hubert Fayard ouvrait en grande pompe, à Marseille, la « représentation officielle » de la « République populaire de Donetsk » en Fance – en réalité en une simple association de loi 1901 occupant un petit bureau, avenue du Prado.

Cet ancien responsable du Front national était devenu un sympathisant de la cause des rebelles prorusses du Donbass après un voyage dans cette région de l’est de l’Ukraine. La mission que s’était fixée Hubert Fayard : « Réinformer » sur la situation de cette région dont le contrôle échappe à Kiev, et défendre en France les intérêts de ses amis de Donetsk. Une gageure : une procédure judiciaire est toujours en cours, en vue de la dissolution de l’association.

Un homme connu sur la scène d’extrême droite

Hubert Fayard doit désormais affronter une bourrasque d’un tout autre genre. Selon une information de l’agence russe RIA-Novosti, confirmée par Le Monde, le responsable d’extrême droite fait face à des accusations de proxénétisme et est actuellement incarcéré à la maison d’arrêt d’Aix-Luynes (Bouches-du-Rhône). Selon le parquet d’Aix-en-Provence, l’homme a été interpellé le 2 avril, mis en examen le 4 avril et placé le même jour en détention provisoire. Une autre source judiciaire évoque sans plus de détails « des filles des pays de l’Est qui travailleraient pour lui ».

RIA-Novosti, quant à elle, cite l’un de ses proches qui avance une autre explication : « Hubert [Fayard] se trouvait dans une situation financière difficile. (…) Il a rencontré une femme, une Ukrainienne. Je ne peux pas dire quelle était leur relation, mais elle a proposé de lui prêter une certaine somme d’argent. »

Hubert Fayard est bien connu sur la scène d’extrême droite des Bouches-du-Rhône. Ancien du Front national, il avait été le premier adjoint de Catherine Mégret lorsque celle-ci était maire de Vitrolles. Il est aujourd’hui encarté chez Debout la France. En 2007, il avait ouvert une agence de rencontres, Amour de Russie, enregistrée à la même adresse que la « représentation » de la République populaire de Donetsk.

Après une traversée du désert politique, il était réapparu dans le paysage après son voyage à Donetsk, au mois de juin 2017. Sa rencontre avec la « ministre des affaires étrangères » de la République populaire l’aurait alors convaincu de « faire quelque chose pour aider », avait-il expliqué au Monde, multipliant les approximations sur la situation en Ukraine.