Lac Tchad : 7 militaires tchadiens tués dans une attaque de Boko Haram
Lac Tchad : 7 militaires tchadiens tués dans une attaque de Boko Haram
Le Monde.fr avec AFP
Les incursions des djihadistes nigérians connaissent un regain d’activité dans la zone que se partage le Tchad, le Nigeria et le Cameroun.
La zone du lac Tchad s’étend sur trois pays : Tchad, Nigeria et Cameroun.
Sept militaires tchadiens ont été tués et quinze autres blessés dans la nuit de dimanche 14 à lundi 15 avril dans la région du lac Tchad lors d’une attaque des djihadistes nigérians de Boko Haram qui ont perdu 63 combattants, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée, le colonel Azem Bermandoa.
« Les terroristes ont attaqué nos forces à minuit dans la localité de Bouhama aux environs de Kaigakindjitia dans la zone du lac Tchad », a précisé le porte-parole. Il a ajouté que « 63 terroristes ont été tués » et que « le “ratissage” se poursuit ».
Le ministre tchadien de la défense, Daoud Yaya Brahim, et le chef d’état-major des armées, Taher Erda, ont été dépêchés sur les lieux lundi pour « évaluer la situation », selon le colonel Azem.
La région du lac Tchad est le théâtre d’un regain d’attaques du groupe djihadiste nigérian. Fin mars, 23 soldats tchadiens avaient été tués dans l’attaque d’une base avancée sur la rive nord-est du lac.
Dans un rapport publié à ce moment-là, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) s’inquiétait de cette résurgence des attaques de Boko Haram dans la région du lac Tchad, notamment côté tchadien.
« Le Tchad, relativement épargné par la menace Boko Haram après les attentats meurtriers de 2015, est à nouveau la ligne de mire du groupe terroriste depuis mi-2018 », notait le rapport.
Deux ans d’accalmie
Depuis juin 2018, au moins sept attaques de Boko Haram ont eu lieu en territoire tchadien, où les combattants djihadistes nigérians n’étaient presque plus intervenus depuis plusieurs mois.
« Les menaces de Boko Haram contre le Tchad sont extrêmement sérieuses et inquiétantes après deux années d’accalmie », alertait également le président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH), Me Midaye Guerimbaye, dans ce même rapport.
Fin février, une longue colonne de plus de 500 soldats tchadiens est entrée au Nigeria pour « prêter main-forte » à l’armée nigériane.
L’insurrection de Boko Haram, qui a débuté en 2009 dans le nord-est du Nigeria, a fait plus de 27 000 morts et 1,8 million de déplacés dans ce pays, et a gagné le Niger, le Tchad et le Cameroun voisins.
Le 10 avril, Diffa, la grande ville du sud-est du Niger, a été frappée par les djihadistes nigérians. Au Cameroun, au moins sept soldats ont été tués depuis le début du mois dans le nord du pays, où ils sont déployés pour contrer les assauts du groupe djihadiste.
Depuis 2015, les pays de la région luttent contre Boko Haram au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale engagée dans la région du lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés de citoyens locaux.