Abdelkader Merah condamné en appel à trente ans de réclusion criminelle
Abdelkader Merah condamné en appel à trente ans de réclusion criminelle
Le Monde.fr avec AFP
La cour d’assises spéciale de Paris a rendu son verdict, jeudi soir, en retenant les faits de « complicité d’assassinats » pour lesquels le frère de Mohammed Merah avait été acquitté en première instance.
Le frère du djihadiste toulousain Mohammed Merah, Abdelkader Merah, a été condamné, jeudi 18 avril, à trente ans de réclusion criminelle pour « association de malfaiteurs » et « complicité d’assassinats » par la cour d’assises spéciale de Paris, après douze heures de délibéré. Il avait été condamné à vingt ans de prison en première instance, un verdict pour lesquels les seconds faits n’avaient pas été retenus par les jurés.
Fettah Malki, condamné en premier ressort à quatorze ans de réclusion criminelle pour avoir fourni un gilet pare-balles et un pistolet-mitrailleur à Mohammed Merah, en ayant connaissance de sa radicalisation, a été condamné à une peine de dix ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs ».
L’enjeu principal du procès fut de déterminer le rôle exact joué par Abdelkader Merah avant les tueries exécutées en solo par son frère, au volant d’un puissant scooter volé, entre le 11 et le 19 mars 2012 : sept assassinats commis l’arme au poing, nourris de la haine des soldats de la République et des juifs, à Toulouse et Montauban.
« Communauté d’esprit, de projet et d’action »
Des crimes rendus possibles par une « communauté d’esprit, de projet et d’action » entre les deux frères, pour les représentants du ministère public, qui ont présenté les frères Merah comme unis par leur idéologie mortifère et qui vont « ensemble » préparer les crimes : voler un scooter, choisir une cible. L’accusation avait finalement requis la perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans.
« Une fable » pour la défense, qui en a appelé au « courage des juges » pour « appliquer le droit » et sortir de la « ratatouille malsaine » du récit de l’accusation. Les avocats ont convoqué témoins et enquêteurs pour dire, comme l’a établi l’arrêt de première instance, que Mohammed Merah a toujours été seul au moment des crimes. Dans ce dossier de cent dix-sept tomes, nulle trace ADN d’Abdelkader Merah, nul témoin de sa présence au côté de son frère. Une dernière fois avant que la cour ne se retire pour délibérer, le principal accusé, 36 ans, avait dit être étranger aux crimes perpétrés par son frère.