Immobilier : crédit in fine est-il toujours une bonne idée ?
Immobilier : crédit in fine est-il toujours une bonne idée ?
LE MONDE ARGENT
Ne payer que les intérêts tout au long du prêt et rembourser la totalité du capital en une seule fois à échéance, c’est possible avec le crédit in fine. Mais les banques le proposent à des investisseurs confirmés.
Dans le cas d’un crédit in fine, l’emprunteur paie seulement les intérêts chaque mois. / Ingram / Photononstop
Dans la grande majorité des cas, l’emprunteur d’un crédit immobilier rembourse chaque mois une partie du capital emprunté ainsi que les intérêts dus à la banque. Il s’agit d’un prêt amortissable. Mais dans le cas d’un crédit in fine, l’emprunteur paie seulement les intérêts chaque mois, puis rembourse la totalité du capital à l’échéance du prêt.
« La plupart du temps, il s’agit d’un montage destiné à faciliter l’investissement locatif grâce à une fiscalité favorable », explique Credixia, courtier en crédit.
Les propriétaires d’un logement à louer qui choisissent de déclarer les loyers perçus dans le cadre du régime réel peuvent déduire les intérêts de leurs revenus fonciers. Si les intérêts s’élèvent à 600 euros par mois et que le logement est également loué 600 euros, le propriétaire ne paiera aucun impôt sur les loyers perçus. Autre avantage : l’emprunteur peut conserver sa trésorerie placée et sera rémunéré au lieu de verser la somme à la banque.
Cependant, ce type de prêt n’est pas destiné à tous. La banque doit être certaine que l’emprunteur sera bien en mesure de procéder au remboursement à l’échéance. « Elle ne propose donc le crédit in fine qu’à des personnes disposant d’un patrimoine important et d’une assise financière solide », précise Nicolas Couplez, directeur général adjoint de Privilège courtage.
Reconstituer le capital emprunté
Pour limiter les risques, la banque demande généralement que l’emprunteur souscrive une assurance-vie dans son établissement, avec des versements mensuels qui doivent permettre de reconstituer le capital emprunté. Une somme d’argent correspondant au capital ou seulement à une partie peut aussi être bloquée sur un compte.
La banque demande également la souscription d’une assurance invalidité-décès spécifique, qui rembourse la totalité du capital au cas où l’emprunteur décède en cours de prêt. Enfin, comme pour n’importe quel crédit, la négociation du taux est primordiale, car les banques peuvent avoir tendance à l’augmenter dans le cas d’un prêt in fine. On constate parfois un point d’écart entre les taux de ce type de prêt et ceux des crédits classiques. Bien examiner la proposition de la banque est donc crucial.