Un acte XXIV pour mesurer la réaction des « gilets jaunes » après les annonces de Macron
Un acte XXIV pour mesurer la réaction des « gilets jaunes » après les annonces de Macron
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Des opposants au président de la République invitent à manifester pour lui montrer que ses annonces de jeudi ne font pas retomber leur colère.
Lors de la vingt-troisième manifestation des « gilets jaunes », le 20 avril, place de la République, à Paris. / ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Après les annonces d’Emmanuel Macron, les « gilets jaunes » préparent leur acte XXIV, samedi 27 avril. Dans toute la France, ils invitent à se joindre à des manifestations, pour montrer au président de la République que ses annonces de jeudi ne font pas retomber leur colère.
La journée de samedi aura, dans ce contexte, valeur de test pour l’exécutif. Samedi 20 avril, lors de l’acte XXIII, près de 27 900 manifestants avaient été recensés en France par le ministère de l’intérieur, dont 9 000 à Paris, contre 31 100 (5 000 à Paris), le 13 avril. Les « gilets jaunes » estimaient pour leur part être 100 000 à défiler, le 20 avril.
« 27/04 manif 01/05 manif 04/05 manif 08/05 manif 11/05 manif 18/05 manif 25/05 manif », a listé dans un tweet lapidaire en forme d’avertissement l’une des figures des « gilets jaunes », Priscillia Ludosky, peu après la conférence de presse présidentielle.
27/04 manif 01/05 manif04/05 manif 08/05 manif 11/05 manif 18/05 manif 25/05 manif
— PLudosky (@Priscillia.L)
Rassemblement « international » à Strasbourg
A Strasbourg, le mouvement a lancé sur les réseaux sociaux un appel dit « international » à manifester à partir de 13 heures en direction du Parlement européen, à un mois des élections européennes. La page Facebook qui y est consacrée rassemblait vendredi 3 500 personnes intéressées, les organisateurs espérant attirer aussi des manifestants allemands et belges.
La préfecture a interdit toute manifestation dans certains secteurs de l’île formée par le centre-ville historique, le parvis de la gare ainsi que les abords des institutions européennes. Jusqu’à présent, les manifestations des « gilets jaunes » sont restées d’une ampleur modérée dans la capitale alsacienne. En Lorraine, des covoiturages sont organisés pour rejoindre la manifestation strasbourgeoise.
A Paris, le 1er-Mai en ligne de mire
A Paris, le périmètre prohibé comprendra les Champs-Elysées, l’Elysée, les abords de l’Assemblée nationale et de Notre-Dame. Une manifestation partira du quartier de Montparnasse sous le mot d’ordre « Riposte générale », à l’appel notamment de la Confédération générale du travail (CGT). Elle devrait opérer une jonction avec les « gilets jaunes ». Une « Marche sur les médias » est également prévue, qui devrait passer par Radio France, TF1/LCI, CNews, France Télévisions, BFM-TV et le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).
Le préfet de Police a pris un arrêté d'interdiction avenue des Champs-Élysées, dans un périmètre comprenant la prés… https://t.co/yLIUTw2GoH
— prefpolice (@Préfecture de police)
Au-delà de samedi, des messages sur les réseaux sociaux appellent depuis quelques jours à mener « l’acte ultime » à Paris le 1er mai, journée de manifestation syndicale, pour dénoncer « un niveau de répression encore jamais vu jusqu’alors ». Plus de 20 000 personnes se sont déjà déclarées intéressées par l’événement Facebook « Paris, capitale de l’émeute ».
A Toulouse, épicentre d’un acte XXIV marqué par des échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre, il sera à nouveau interdit de manifester sur la place du Capitole de 10 heures à 21 heures mais un appel des « gilets jaunes au centre-ville » a néanmoins été lancé pour le début d’après-midi.
A Lyon, une opération escargot est prévue sur le périphérique. A Lille, Rennes ou encore Rouen, les manifestations seront également interdites dans le centre-ville.
Eviter les dérapages de l’acte XXIII
L’acte XXIII du mouvement avait été marqué par les « suicidez-vous » lancés aux policiers par certains manifestants, et le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a dénoncé « un rituel de la violence ». « Il s’agit de mettre en cause le président de la République, de façon systématique, ils n’ont pour seul désir que de faire tomber nos institutions », s’est-il indigné à la veille de la vingt-quatrième journée de mobilisation.
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