Jean-Michel Blanquer, le 18 mars à l’Elysée. / LUDOVIC MARIN / AFP

Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a confirmé samedi 27 avril la promesse d’Emmanuel Macron de ne plus fermer d’écoles primaires contre l’avis des maires. Pour des raisons « d’équité territoriale », le ministre a en revanche fait savoir que des classes continueraient à fermer en fonction des besoins.

Interrogé sur France Info, M. Blanquer a ainsi nuancé les annonces faites jeudi par le président à l’issue du débat national conçu comme une réponse politique à la contestation sociale des « gilets jaunes » :

« Nous ne fermerons pas d’école primaire, c’est la première fois qu’un gouvernement s’engage à faire cela, c’est énorme. (...) Pour les classes c’est forcément différent. Personne, aucun ministre de l’éducation ne pourrait vous dire qu’il n’y a jamais de fermetures de classes. »

Parmi les maires, certains estiment néanmoins que le vrai enjeu ne concerne pas la fermeture des écoles, assez rare, mais celle des classes. « Si vous ne fermez pas une classe parfois, vous créez des inégalites puisque vous avez des gens qui bougent d’un endroit à l’autre », s’est justifié le ministre, en pointant de « grandes disparités » existantes, avec « 14 élèves par classe en Losère » contre « 27 dans certains départements ».

Le quasi-arrêt des fermetures d’écoles primaires – sauf en cas d’accord du maire – entrera par ailleurs en vigueur « dès la rentrée prochaine », a indiqué M. Blanquer. L’éducation nationale prévoyait initialement de fermer « 186 » écoles, dont « 80 écoles rurales » à l’automne, a-t-il détaillé. Mais après la promesse présidentielle, « même ce 186, nous allons revenir dessus » :

« C’est-à-dire que nous allons, école par école, regarder avec les maires concernés si nous la fermons réellement. »

« Un minimum de 2 000 créations de postes par an

Le ministre a également évoqué les autres promesses éducatives du chef de l’Etat, notamment étendre à la grande section de maternelle, dans les quartiers défavorisés, le dédoublement des classes déjà mis en œuvre au CP et au CE1. Cette mesure entrera en application à partir de la rentrée 2020 et concernera 6 000 classes en plus.

Le chef de l’Etat a également annoncé jeudi un nouveau cap : plafonner à vingt-quatre élèves le nombre d’enfants – soit 1,4 million d’élèves – dans toutes les classes allant de la grande section de maternelle au CE1, partout sur le territoire et pas seulement en « ZEP », entre les rentrées 2020 et 2022. Le ministère chiffre le nombre de classes supplémentaires entre 3 000 et 5 000.

Le syndicat SNUipp-FSU a sorti la calculatrice : hors éducation prioritaire, il estime à 15 000 le nombre de classes de grande section et à 20 000 celles de CP et de CE1 qui dépassent le seuil de vingt-quatre enfants. L’annonce, selon lui, devrait donc faire porter l’effort sur quelque 35 000 classes. Dans son édition du 25 avril, Les Echos estiment les besoins autour de 10 000 postes. Contacté, le cabinet Blanquer assure « ne pas être sur cette ampleur de postes », et qu’il devrait préciser le chiffre dans les jours qui viennent.

Samedi, M. Blanquer a estimé qu’« un minimum de 2 000 créations de postes par an (...) sera nécessaire » et « 2 300 » postes seront créés dans cette optique « dès la rentrée prochaine ». Le ministère est actuellement « dans un travail d’évaluation » a-t-il expliqué.